Présidentielle tchèque : le sortant prorusse Milos Zeman réélu
Présidentielle tchèque : le sortant prorusse Milos Zeman réélu
Le Monde.fr avec AFP
Après le dépouillement d’environ 95 % des bulletins de vote, le président sortant est crédité de 51,9 % des suffrages contre 48 % pour son rival proeuropéen, Jiri Drahos.
Le président tchèque sortant Milos Zeman a été réélu samedi. Il a devancé l’académicien Jiri Drahos de 4 points, après le dépouillement d’environ 95 % des bulletins de vote. M. Zeman, 73 ans, est ainsi crédité de 51,9 % des suffrages contre 48 % pour M. Drahos, 68 ans, selon la télévision publique tchèque.
L’issue de l’élection présidentielle tchèque est demeurée incertaine jusqu’au bout. Mettant en lice deux candidats radicalement différents, le scrutin a polarisé la société tchèque, notamment autour de la question de l’immigration et de l’orientation de la politique étrangère du pays, membre de l’OTAN depuis 1999 et de l’Union européenne depuis 2004.
Connu aussi pour ses opinions en faveur de la Russie et de la Chine et hostiles à l’immigration, M. Zeman, 73 ans, bénéficie notamment du soutien des milieux ruraux et des travailleurs manuels, tandis que M. Drahos, ex-patron de l’Académie des sciences, est le candidat préféré des milieux intellectuels et des grandes villes.
Forte mobilisation des électeurs
Le scrutin, étalé sur deux jours, était marqué par une forte mobilisation des électeurs : environ la moitié des inscrits ont voté à l’issue de la première journée, soit 10 points de plus qu’au premier tour les 12 et 13 janvier. A l’échelle du pays, le taux de participation final s’était établi à 61,9 % au premier tour.
Les relations de la République tchèque avec la Russie avaient largement occupé jeudi soir l’ultime duel télévisé des candidats, suivi par un Tchèque sur quatre. « La Russie ne représente pas un risque sécuritaire pour la République tchèque », a insisté le président sortant. « Bien sûr que si », a rétorqué M. Drahos, ajoutant que la « doctrine militaire russe qualifie l’OTAN de son principal ennemi et nous sommes membres de l’OTAN ».
Dans un pays majoritairement opposé à l’accueil des migrants, M. Zeman – souvent taxé de populiste – n’a manqué aucune occasion durant la campagne pour attaquer son rival sur ce thème. Dans tout le pays, les affiches de campagne du président sortant proclament « Halte aux immigrants et à Drahos. Ce pays est à nous ! Votez Zeman ! ».