L’aciérie Ascoval de Saint-Saulve dans le Nord emploie 300 personnes. Ici, le 29 Janvier. / FRANCOIS LO PRESTI / AFP

L’aciérie Ascoval de Saint-Saulve ne fermera pas. Du moins, pas tout de suite. L’entreprise, placée en redressement judiciaire, a gagné un an de sursis. Après avoir obtenu la reprise au tribunal de grande instance de Strasbourg d’Ascometal, qui détient 60 % d’Ascoval, le groupe suisse Schmolz + Bickenbach a accepté, mardi 30 janvier après négociation avec les pouvoirs publics, de racheter, aux coûts de production (supérieurs aux prix du marché), les volumes d’acier de l’usine de Saint-Saulve pendant un an. En revanche, le groupe suisse refuse toujours de reprendre cette filiale d’Ascometal.

« Notre objectif avec le président de la République est de maintenir l’activité de ce site de 300 personnes, a expliqué Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, à l’issue de deux heures de discussions avec le repreneur d’Ascometal, Vallourec, qui détient encore 40 % d’Ascoval, et les élus du nord de la France. Nous avons obtenu l’accord pour assurer l’activité de l’aciérie pendant un an. Puis, pendant une autre année, Schmolz + Bickenbach s’est engagé à racheter l’acier produit à Saint-Saulve au prix du marché. Cela nous laisse donc d’un à deux ans pour trouver un repreneur à ce site. »

Aujourd’hui, faute de commandes suffisantes, l’aciérie de Saint-Saulve produit de l’acier à perte. Son coût de production est environ de 25 % au-dessus des prix du marché, explique un bon connaisseur du dossier. Mercredi, Jean-Pierre Floris, le commissaire à la réindustrialisation, se rendra à Saint-Saulve pour discuter avec les salariés, particulièrement inquiets depuis l’annonce de l’abandon du site par le repreneur d’Ascometal.

« A partir de la semaine prochaine, nous nous réunirons pour étudier la reprise à moyen terme du site », a précisé M. Le Maire. « Pour l’instant, ajoute une source, nous espérons conserver l’entreprise en redressement judiciaire pour au moins un an, le temps de trouver une solution. Pour l’instant, si Vallourec détient toujours 40 % de ce site, les 60 % restant n’appartiennent techniquement à personne… »