« King of Ants » : un manga, des fourmis et des torgnoles
« King of Ants » : un manga, des fourmis et des torgnoles
Par Bernard Monasterolo
Aux amateurs de mangas d’action et de castagne, les éditions Komikku offrent avec « King of Ants » une série qui vient mettre un peu d’énergie et de sourire dans la rentrée 2018.
« Kings of Ants » : notre avis.
Nouvelle série éditée chez Komikku, avec deux volumes disponibles, pour l’instant, sur les sept édités au Japon, King of Ants est une pure caricature, mais une très bonne caricature. Rien n’est vraiment très original ici : il y est question de bad boys méchants, de pervers extrêmes, de violence gratuite et de bastons épiques… Rien de ce que l’on n’a déjà vu dans les séries du même genre qui habitent nos rayons mangas, depuis Katsuo jusqu’à Sun Ken Rock, en passant par One Punch Man ou encore GTO.
Mais c’est sans doute du personnage iconique de Boishi, le génial auteur coréen de Sun Ken Rock, que se rapproche le plus Kings of Ant. Comme Ken Kitano, son héros, Shiro, veut monter en grade, sans nécessairement fournir trop d’efforts, et devenir le « roi des fourmis ».
« Kings of Ants », un manga musclé de Nagashisa Tsukawaki et Ryù Itô. / Komikku / Nagshisa Tsukawaki / Ryù Itô
Comme dans tout parcours initiatique, c’est tout en bas de l’échelle que commence l’aventure de notre héros. Dans son costume publicitaire (une peluche de chat géante), il est la représentation du plus bas niveau social que l’on puisse trouver au Japon, après les burakumins, ces castes de parias très discrètes. On apprend pourtant assez rapidement que Shiro est le fils du plus grand chef mafieux de l’archipel, et le seul héritier par le sang de ce Yakuza qui a la mauvaise idée de mourir au début de l’histoire. C’est de lui qu’il tient une théorie sur les trois types de fourmi que doit apprendre à diriger le « roi des fourmis ».
« Kings of Ants »
On sent bien que Nagashisa Tsukawaki, le scénariste à la manœuvre, n’a pas pour but l’édification de modèles exemplaires, au contraire. L’exercice semble l’amuser. Le héros se donne des airs de méchant, l’est vraiment parfois, et la panoplie de ses ennemis est à l’avenant. On est bel est bien dans un manga de genre. Mais si le récit principal tourne autour du récit de yakuzas, c’est dans les péripéties annexes que réside toute la richesse de cette série. Comme dans GTO, la quête principale du personnage principal se perd dans des circonvolutions truculentes (l’histoire des pervers de l’église dès le volume 2).
Enfin, le style est très figuratif et exubérant avec des portraits de personnages bien trempés, et incroyablement bien dessinés, un autre point commun avec Boishi. Pour les amateurs du genre, un manga très fortement recommandé.
Kings of Ants, deux tomes déjà disponibles, série en cours, aux éditions Komikku, 210 pages, 7,99 euros.