Le mobile antisémite retenu après l’agression d’un jeune garçon portant une kippa à Sarcelles
Le mobile antisémite retenu après l’agression d’un jeune garçon portant une kippa à Sarcelles
Le Monde.fr avec AFP
Un garçon de huit ans qui portait une kippa a été frappé par deux jeunes lundi. Une agression condamnée par Emmanuel Macron.
Un garçon de huit ans de confession juive, qui portait une kippa, a été frappé, lundi 29 janvier au soir, par deux jeunes à Sarcelles (Val-d’Oise), agression pour laquelle le parquet de Pontoise a annoncé, mardi, avoir « retenu le mobile antisémite ».
L’enfant a été agressé alors qu’il se rendait à un cours de soutien scolaire, a précisé le parquet. « Ils l’ont fait chuter au sol et lui ont porté des coups », a ajouté une source policière. Selon la victime, les agresseurs étaient âgés d’une quinzaine d’années.
« Les auteurs n’ont rien verbalisé durant l’agression et n’ont dérobé aucun objet appartenant à la victime, dont la kippa était visible », a détaillé le parquet, pour qui « le mobile antisémite est donc retenu pour le moment ». Aucune interruption totale de travail (ITT) n’a été délivrée à la victime. L’enquête a été confiée à la sûreté départementale.
Cette agression a été condamnée par le chef de l’Etat et le ministre de l’intérieur. « Un petit garçon de huit ans a été agressé aujourd’hui à Sarcelles. Parce qu’il portait une kippa. A chaque fois qu’un citoyen est agressé en raison de son âge, de son apparence ou de sa confession, c’est toute la République qu’on agresse », a réagi Emmanuel Macron sur son compte Twitter.
Une « lâche agression, contraire à nos valeurs »
Gérard Collomb a condamné dans un communiqué « avec la plus grande fermeté [cette] lâche agression » qui est « contraire à nos valeurs les plus fondamentales ».
Le 10 janvier, une écolière juive qui se rendait au lycée avait été frappée au visage par un individu encapuchonné, à Sarcelles, où vit une importante communauté juive. Des associations et le président du Consistoire israélite avaient dénoncé une agression au mobile antisémite, qualification qui n’est pas retenue par le parquet à ce stade.
Le président du Consistoire, Joël Mergui, s’était inquiété mi-janvier d’une « forte recrudescence d’actes antisémites » et avait appelé le ministre de l’intérieur à « enrayer » cette « dangereuse spirale ».
Le nombre d’actes antisémites commis en France a pourtant baissé de 7 % au cours des onze premiers mois de 2017, avec un repli significatif (– 58,5 %) en 2016, selon des données du ministère de l’intérieur.