Brigitte Macron et Rihanna le 26 juillet à l’Elysée. / Benoit Tessier / REUTERS

L’happening politico-people aura-t-il lieu ? En amont de la visite d’Emmanuel Macron au Sénégal, du 1er au 3 février, ses équipes annonçaient la présence de la chanteuse Rihanna à Dakar et évoquaient même l’hypothèse d’un déplacement avec le président. Mais, jeudi 1er février, l’Elysée ne savait toujours pas si la star visiterait un collège au côté de M. Macron, le 2 février.

Quoi qu’il en soit, la chanteuse et le président, qui se connaissent déjà, se croiseront au Partenariat mondial pour l’éducation, le 2 février. Rihanna, qui défend plusieurs ONG œuvrant pour l’éducation, avait été reçue à l’Elysée fin juillet. Celle qui a fait danser la planète en fredonnant « nous sommes comme des diamants dans le ciel » (Diamonds, 2012) était sortie extatique du palais, se disant « très inspirée par (le) leadership » de M. Macron.

Depuis son élection, le chef de l’Etat s’est à plusieurs reprises affiché aux côtés de personnalités du showbiz. Cette semaine, l’actrice Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volonté du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a été reçue à l’Elysée. En juillet, le chanteur de U2, Bono, était venu parler aux Macron de son association d’aide à l’éducation.

Les présidents français n’abusent pas de l’exercice, contrairement aux Etats-Unis où les liens entre monde politique et show business sont plus étroits et assumés. En France, M. Macron n’est toutefois pas le premier à se montrer avec des people. Ses prédécesseurs n’avaient pas résisté non plus au plaisir gourmand de se faire photographier aux côtés de stars mondiales. Nicolas Sarkozy – qui a épousé une chanteuse – avait reçu Arnold Schwarzenegger et Tom Cruise, tandis que François Hollande – qui vit avec une actrice – avait rencontré l’acteur Sean Penn, défenseur de la cause climatique. Il avait emmené l’actrice Marion Cotillard dans un déplacement en Asie.

Des rencontres qui peuvent permettre de faire avancer une cause. Mais qui soignent aussi l’image et flattent l’ego des présidents sensibles au plaisir narcissique de se mirer dans l’aura glorieuse de l’autre. Un ami de M. Macron ironise : « Nous avons quitté le monde du salut. Avec Jeanne d’Arc et tante Yvonne. Nous sommes entrés dans le monde païen de l’Olympe avec ses déesses, dont Rihanna… Jupiter doit vivre environné de déesses. »