Le préfet de police de Marseille vante une baisse de la délinquance dans sa ville
Le préfet de police de Marseille vante une baisse de la délinquance dans sa ville
Le nombre de morts dans des règlements de comptes a notamment été divisé par deux entre 2016 et 2017.
La police installe un cordon de sécurité après une attaque au couteau en gare Saint Charles, le 1er octobre 2017. / Claude Paris / AP
Marseille connaît depuis cinq ans une chute de la délinquance, a soutenu mercredi 7 février le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières, citant plusieurs chiffres à l’appui. L’année 2017, surtout, a été marquée par une baisse spectaculaire du nombre de morts dans des règlements de comptes, passé de vingt-neuf à quatorze en un an.
Le préfet de police a invité les médias à prendre du recul par rapport aux homicides récents, qui ont vu cinq jeunes hommes perdre la vie depuis le début de 2018, dont trois le week-end dernier. « Il peut y avoir des évolutions erratiques, y compris à la baisse », a souligné M. de Mazières lors d’une conférence de presse. « L’évolution des règlements de comptes est en dents de scie, il n’y a pas de règle en la matière », a abondé le patron de la police judiciaire Marseillaise, Eric Arella. Douze règlements de comptes avaient pu être évités en 2016, et trois en 2017, a précisé M. Arella.
Baisse des cambriolages, hausses des violences gratuites
Le préfet de police a énuméré plusieurs indicateurs qui prouvent, selon lui, la baisse continue de la délinquance depuis cinq ans. Le nombre de cambriolages a chuté (de 16 %), les braquages, de moitié.
Les chiffres de la lutte contre la drogue sont moins clairs. La lutte contre les trafics de stupéfiant se poursuit, avec une « hausse de 30 % des mises en cause », et cinquante réseaux importants démantelés principalement dans la douzaine de cités les plus sensibles de la ville.
Le tableau est assombri par deux mauvais points : les vols sans violence contre des personnes sont en hausse d’un tiers depuis 2012. Les violences gratuites, dites « non crapuleuses », ont augmenté de 20%.
Sentiment d’insécurité persistant
Dans l’argumentaire du préfet de police, l’année 2012 n’a pas été citée par hasard. Cette année-là, une série de faits divers avait amené le gouvernement de Jean-Marc Ayrault à faire de la sécurité à Marseille une priorité, allouant des moyens supplémentaires et y remaniant l’organisation policière.
Malgré le tassement de la grande délinquance, le préfet juge qu’ « il y a une réalité statistique et il y a le sentiment d’insécurité, qui sont deux choses distinctes », soulignant que ce dernier « persiste ». La situation s’améliore, mais « l’attente de sécurité est plus forte que par le passé », argue-t-il.