Erasmus : nos conseils pour partir étudier ou faire un stage à l’étranger
Erasmus : nos conseils pour partir étudier ou faire un stage à l’étranger
Destinations, aides, niveau en langue, dates et constitution des dossiers, critères de sélection… Les recommandations d’une université qui se distingue par son taux d’étudiants partant en mobilité internationale.
Le Royaume-Uni reste l’une des destinations les plus prisées des étudiants français pour partir étudier en Erasmus. Ici, à Cambridge. / Foshie / Flickr (CC BY 2.0)
Si l’on souhaite partir en Erasmus à la rentrée 2018, c’est le moment de préparer son dossier de candidature auprès de son université ou école. Bon à savoir : la hausse du budget Erasmus + pour les étudiants français va leur permettre de partir plus nombreux, et de bénéficier de bourses d’un montant plus élevé, pour les prochaines années. Voici les conseils et bons plans, actualisés, de l’université Savoie Mont Blanc, qui s’illustre régulièrement par le taux de départs de ses étudiants à l’étranger. Si l’on ajoute aux séjours en Erasmus + les autres mobilités, ce sont ainsi près de 1 000 des 15 000 étudiants de cet établissement au « statut transfrontalier » qui partent chaque année, pour des études ou un stage.
Quelles sont les destinations les plus prisées ? Que choisir ?
Comme dans la majorité des universités françaises, les étudiants de l’université Savoie Mont Blanc privilégient quatre destinations phares : le Royaume-Uni, qui arrive en première position, suivi de l’Espagne, de l’Italie et de l’Allemagne. Apprentissage de l’anglais oblige, parmi les trois vœux au maximum qu’ils peuvent émettre, de nombreux étudiants mettent le Royaume-Uni en tête. Les places sont donc chères. « Les progrès y sont forcément plus importants. Mais il ne faut pas négliger la riche expérience qu’est celle de suivre des cours en anglais dans un pays non anglo-saxon, rappelle Laurence Vignollet, vice-présidente de l’université, chargée des relations internationales. Car, bien que la maîtrise de l’anglais soit aujourd’hui incontournable, elle est de moins en moins différenciante sur un CV. »
Quel est le meilleur moment pour partir ?
Les séjours d’études Erasmus + ne sont possibles qu’après une première année de licence. De nombreuses universités donnent cependant la priorité aux étudiants de master 1, pour lesquels c’est la dernière chance de partir, puis à ceux de troisième année de licence. A l’université Savoie Mont Blanc, on estime aussi qu’il faut avoir « mûri son projet, attendre le bon moment pour partir, avoir le niveau à la fois dans les matières et dans la nouvelle langue d’apprentissage », « il ne faut pas que la mobilité soit une sorte de fuite. Les études ne sont pas “plus simples” à l’étranger, loin de là ».
Quand faut-il s’y prendre ?
Tôt, très tôt : un séjour d’études à l’étranger se prépare « un an à l’avance », affirme Emilie Viret, la directrice des relations internationales de l’université. Si les lenteurs de procédure mises en scène en 2002 dans le film de Cédric Klapisch L’Auberge espagnole ne sont plus tout à fait à l’ordre du jour dans les universités françaises, il faut quand même prendre le temps de s’informer sur les destinations envisageables, les financements, les possibilités de cours et d’hébergement sur place, etc. Le plus important est donc d’en parler très vite à ses enseignants et de prendre contact avec le coordinateur mobilité internationale de sa formation.
Les candidatures doivent en général être envoyées avant la fin du mois de mars, pour des réponses à la fin de mai, au début de juin. S’ensuit la mise en place du « contrat d’études » et du choix des cours sur place. Ce contrat doit être validé par les deux universités afin de permettre au retour de valider les équivalences… et donc son année.
Quelles sont les aides financières possibles ?
Seuls les frais d’inscription de l’université française d’origine sont à payer, sauf pour les étudiants boursiers, qui en étaient dispensés. Les différentes bourses de mobilité sont en effet cumulables avec celles sur critères sociaux déjà existantes. L’Union européenne fournit la première. Celle-ci est proportionnelle au coût de la vie selon les pays.
Il faut y ajouter les cofinancements de la région et parfois des villes. A l’université Savoie Mont Blanc, ce cofinancement permet d’atteindre 350 à 400 euros par mois d’aides. En complément, et sur critères sociaux, une dernière bourse d’Etat peut être octroyée : l’aide à la mobilité internationale (AMI). Elle est de l’ordre de 400 euros par mois, sur seulement quelques mensualités. « Nous essayons toujours de faire en sorte que l’aspect financier ne soit pas un obstacle à la mobilité », explique Mme Vignollet.
Comment la sélection s’effectue-t-elle ?
Quatre éléments priment : la motivation, le projet personnel et professionnel, le dossier universitaire et la connaissance de la langue d’enseignement de l’université partenaire. Une lettre de motivation est donc toujours demandée. Pour les départs Erasmus +, celle-ci devra dans la plupart des cas être rédigée uniquement en français. « Pour être sûr d’être pris dans l’université de ses rêves, il faut être le meilleur », résume Emilie Viret. Mais « une proposition de destination sera toujours faite à l’étudiant qui veut partir, à condition que son dossier académique soit correct et qu’il soit motivé ». Les universités ont en effet souvent plus de places que de demandes sur l’ensemble des destinations.
Quel est le niveau de langue demandé ?
Selon les universités d’accueil, les exigences ne sont pas les mêmes. Les universités britanniques sont souvent celles qui demandent le niveau de langue le plus élevé. Les autres pays sont plus indulgents. Dans la plupart des cas, il appartient aux enseignants de langues étrangères de l’université de départ d’attester du niveau de l’étudiant. Très rares sont les établissements étrangers qui demandent un niveau de langue certifié par un test de type Toefl (Test of English as a Foreign Language). Pour Mme Viret, il ne faut de toute façon pas partir « avec un mauvais niveau de langue dans le but de l’améliorer. Il faut être tout de même capable de suivre les cours et ne pas se mettre en difficulté ».
Depuis deux ans, l’Union européenne impose un test de niveau de langue avant le départ et au retour de l’étudiant. Celui-ci, qui s’effectue en ligne après la sélection de l’étudiant, sert avant tout à évaluer la progression pendant le séjour. Autre avantage : à l’issue de la première phase de test, des cours en ligne gratuits peuvent être donnés aux étudiants qui en auraient besoin.
Comment se préparer ?
A l’université Savoie Mont Blanc, les étudiants partants sont encouragés à lier des contacts avec les élèves étrangers en échange en France. « Cela permet de mettre en place des tandems de langue qui bénéficieront aux deux », explique Emilie Viret. Mais aussi d’avoir une idée du pays dans lequel on va mettre les pieds.