Deux Britanniques de l’EI, liés à « Jihadi John », détenus en Syrie
Deux Britanniques de l’EI, liés à « Jihadi John », détenus en Syrie
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Deux militants britanniques du groupe djihadiste Etat islamique impliqués dans la torture et l’assassinat d’otages occidentaux en Syrie ont été capturés par les forces kurdes syriennes, ont déclaré deux responsables américains.
La Washington Post a identifié cet homme masqué comme étant le britannique Mohammed Emwazi, surnommé « Jihadi John », ici en février 2015. / HANDOUT / REUTERS
Deux djihadistes britanniques du groupe Etat islamique, complices de « Jihadi John », ont été capturés en Syrie par une force arabo-kurde alliée de Washington, a rapporté jeudi 8 février un responsable militaire américain. Il s’agit de deux membres de la « cellule d’exécution » de l’EI qui avait été surnommée « The Beatles ». Leur capture est intervenue début janvier dans l’est de la Syrie, a précisé le responsable américain, non identifié, dans un communiqué.
Ce quatuor est accusé d’être responsable de la détention et de la décapitation d’environ une vingtaine d’otages, notamment des Occidentaux parmi lesquels les journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et le travailleur humanitaire américain Peter Kassig.
Le premier des djihadistes capturés a été identifié comme El-Shafee el-Sheik. Le second, figurant sur la liste noire des « terroristes internationaux » dressée par le département d’Etat américain, s’appelle Alexanda Amon Kotey ou Alexander Kotey, de nationalités britannique, ghanéenne et chypriote grecque. Il est né en décembre 1983 et est passé par la ville syrienne de Raqa, l’ex-fief du « califat » autoproclamé de l’EI.
Méthodes cruelles
Le département d’Etat a accusé en particulier le geôlier Kotey d’avoir « probablement exécuté » des otages et d’avoir eu recours à des « méthodes de torture particulièrement cruelles ». « Les deux auraient agi comme geôliers et interprètes impliqués dans la détention illégale d’otages occidentaux par l’EI et auraient des liens avec le terroriste britannique souvent appelé “Jihadi John” », a expliqué le responsable américain.
« El-Shafee el-Sheik et Kotey représentent une petite portion des centaines de terroristes étrangers de l’EI (issus) de plusieurs pays qui ont été exfiltrés du champ de bataille par les Forces démocratiques syriennes dans l’est de la Syrie depuis octobre 2017 », a-t-il poursuivi.
Paul, George, Ringo et John
Le plus célèbre des quatre « Beatles » djihadistes était le Britannique Mohammed Emwazi, connu pour ses vidéos de décapitation d’otages qui avaient marqué l’opinion publique en 2014 et en 2015, sur lesquelles il apparaissait couteau de boucher à la main et vêtu de noir. Celui qui avait été surnommé « Jihadi John » a été tué en novembre 2015 par un bombardement à Raqa.
Avec ses décapitations soigneusement mises en scène souvent dans un décor désertique, les corps sans tête gisant à ses pieds tandis qu’on ne voyait de lui que ses yeux, il a commis parmi les plus atroces exécutions de l’EI. Il était devenu l’étendard de la propagande et de la campagne de terreur sur internet voulue par le groupe jihadiste.
Les travailleurs humanitaires britanniques David Haines et Alan Henning, les Américains Peter Abdul-Rahman Kassig, Steven Sotloff et James Foley, ainsi que le Japonais Kenji Goto ont notamment été décapités devant une caméra par Emwazi. Ils avaient été emprisonnés avec les journalistes français Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres.
Les prisonniers occidentaux avaient donné le surnom de « Beatles » aux quatre geôliers en raison de leur accent britannique, et les avaient affublés des prénoms des légendaires chanteurs : Paul, George, Ringo et John.