Une amende de 81,25 millions d’euros pour Airbus dans le dossier Eurofighter en Allemagne
Une amende de 81,25 millions d’euros pour Airbus dans le dossier Eurofighter en Allemagne
Le Monde.fr avec AFP
L’avionneur européen reste dans le collimateur de la justice autrichienne, dans cette enquête pour corruption présumée autour de cette vente de 18 avions de combat à l’Autriche en 2003.
Le PDG de l’avionneur, Tom Enders, est visé dans cette affaire de corruption présumée. / EDGAR SU / REUTERS
L’avionneur européen Airbus s’est vu infliger, vendredi 9 février, une amende de 81,25 millions d’euros en Allemagne dans le dossier Eurofighter en Allemagne. Une somme qui permet toutefois au groupe européen de clore le volet allemand de cette enquête pour corruption présumée autour de cette vente de 18 avions de combat à l’Autriche en 2003.
« Les enquêtes à grande échelle, en étroite collaboration avec les autorités autrichiennes (...) n’ont apporté aucune preuve de paiement de pots de vin », a indiqué le parquet allemand dans un communiqué. Le ministère public estime toutefois qu’Airbus a failli à son devoir de surveillance en autorisant l’ancienne direction à procéder à des paiements de plusieurs millions d’euros liés au contrat et ce « à des fins non clarifiées ».
Poursuites en Autriche
Si la partie allemande de cette affaire est désormais close, l’avionneur reste cependant dans le collimateur de la justice autrichienne. Les investigations « continuent indépendamment » de la décision en Allemagne, a d’ailleurs indiqué vendredi un porte-parole du parquet de Vienne.
Le gouvernement autrichien a porté plainte contre Airbus l’an passé, réclamant 1,1 milliard d’euros de dommages et intérêts pour fraude délibérée autour de ce contrat. Le PDG de l’avionneur, Tom Enders, qui ne sollicitera pas un renouvellement de son mandat en 2019, est visé dans cette affaire. A l’époque des faits, il dirigeait la branche défense du groupe Airbus.
Le groupe européen est également sous le coup de plusieurs enquêtes, notamment du Parquet national financier (PNF) en France et du Serious fraud office (SFO) en Grande-Bretagne pour des soupçons de corruption lors de transactions, pour des faits qu’Airbus avait lui-même dénoncés en 2016. En janvier, il s’était vu infliger une amende de 104 millions d’euros dans le cadre d’une procédure arbitrale pour un litige remontant à 1992 et concernant la vente de missiles à Taïwan par le groupe Matra, acquis par la suite par l’avionneur.