La ministre des armées, Florence Parly, le 8 février 2018. / LUDOVIC MARIN / AFP

Le futur service national « n’aura probablement pas un caractère obligatoire ». Cette annonce, faite vendredi 9 février par Florence Parly, ministre des armées, sur France Inter, revient sur un engagement de campagne d’Emmanuel Macron.

En 2017, lors de la campagne présidentielle, la réintroduction d’un service national et universel était un thème de campagne que partageaient, avec plusieurs nuances, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. « Nous créerons un service militaire obligatoire et universel d’un mois », peut-on toujours lire sur le site « En marche » du candidat Macron. Moins d’un an plus tard et après une levée de boucliers simultanée de la jeunesse et des armées, les angles du projet semblent s’arrondir.

« Rendre ce service attractif pour les jeunes »

Si les contours du futur service national sont toujours flous, son caractère obligatoire n’apparaît plus à l’ordre du jour : « Ce sera un service qui probablement, n’aura pas un caractère obligatoire au sens ou les gendarmes viendraient chercher les réfractaires, a expliqué Florence Parly. Ce sera un service qu’on cherchera à rendre attractif pour les jeunes afin qu’ils soient incités à le réaliser à la fois pour eux-mêmes, pour ce qu’ils apprendront et ce qu’ils pourront donner aux autres. »

Une précision qui s’inscrit seulement quelques jours après un premier recadrage du président de la République lui-même, mardi 30 janvier, lors de ses vœux aux forces vives de la nation. Emmanuel Macron avait alors esquissé ce que devrait être le service national : « Il ne s’agit pas de réinventer le service militaire », mais de donner « à la jeunesse de France des causes à défendre, des combats à mener dans les domaines sociaux, environnemental, culturel », avait-il déclaré. L’idée d’une période tournée vers les pratiques militaires, et encadrée par l’armée, qui figurait dans le programme et le discours du candidat, n’est ainsi plus évoquée par le président.

Les principaux acteurs concernés par une renaissance d’un service national se réjouissent de l’évolution du cap de l’exécutif : d’un côté, nombre de cadres de l’armée sont soulagés de voir s’éloigner la contrainte une mission d’éducation qui ne correspond pas à leurs compétences. De l’autre, une partie de la jeunesse souffle en voyant reculer la perspective d’un service obligatoire. « Renoncer au caractère contraignant est une bonne chose, estime ainsi Jimmy Losfeld, président de la FAGE, le premier syndicat étudiant. Ce n’est pas en créant un service obligatoire qu’on va créer du vivre-ensemble. La jeunesse veut trouver du sens dans ses actes et ses choix, mais ce n’est pas en lui tordant le bras qu’elle va s’exécuter. »