Au Mali, le premier ministre promet de sécuriser le centre du pays
Au Mali, le premier ministre promet de sécuriser le centre du pays
Le Monde.fr avec AFP
Le chef du gouvernement Soumeylou Boubeye Maïga assure que le premier tour de l’élection présidentielle se tiendra bien le 29 juillet.
Le premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga, en visite dimanche 11 février dans le centre du Mali, a promis tous les moyens nécessaires pour la sécurisation de cette région et assuré que le premier tour de l’élection présidentielle se tiendrait le 29 juillet.
Le chef du gouvernement, qui effectuait sa première visite à l’intérieur du pays depuis sa nomination le 30 décembre 2017, avait annoncé en janvier le lancement d’une « vaste opération », sans autre indication, pour sécuriser le centre du territoire national, où les groupes djihadistes sont particulièrement actifs. « Les opérations de sécurisation du centre ont commencé, elles vont se poursuivre. Nous mettrons les moyens qu’il faut », a assuré M. Maïga lors d’une rencontre à Mopti, chef-lieu de la région, avec des cadres régionaux.
« Dès la semaine prochaine, en urgence, plus d’un demi-milliard de francs CFA [plus de 760 000 euros] seront mobilisés pour soutenir les actions de l’armée », a-t-il annoncé, affirmant que « dès la semaine prochaine, du nouveau matériel sera mis à la disposition de l’armée dans le centre ». Le déploiement de l’administration dans les zones de cette région dont elle est absente se traduira la semaine prochaine notamment par la nomination de sous-préfets, a ajouté le premier ministre.
Mobilisation de plus de 4 000 militaires
Le gouvernement a adopté en 2017 un plan de sécurisation intégrée des régions du centre du pays. Il prévoit à terme la mobilisation de plus de 4 000 militaires pour assurer la sécurité dans la région de Mopti, a indiqué à l’AFP un responsable militaire local sous le couvert de l’anonymat. M. Maïga a par ailleurs précisé la date du tour de la présidentielle, le dimanche 29 juillet, soulignant que « s’il n’y a pas d’élection, personne n’aura de base juridique pour gouverner ».
Il a également évoqué « le dialogue national et la politique de main tendue du gouvernement », après l’annonce par le président, Ibrahim Boubacar Keïta, dans son message de fin d’année, d’un « projet de loi sur l’entente nationale » exemptant de poursuites tous ceux « qui n’ont pas de sang sur les mains ». « Dans le cadre de ce dialogue, nous allons procéder à la libération de ceux qui sont libérables », a déclaré le premier ministre, sans fournir de détails.
Malaise au sein de l’armée
Il s’est ensuite rendu à l’hôpital de la ville, où ont été admis des blessés de l’explosion d’une mine, vendredi 9 février, près de Konna, au nord-est de Mopti, qui a fait cinq morts, dont trois femmes, et une quinzaine de blessés, selon un dernier bilan local. M. Maïga a également rendu visite aux troupes maliennes sur place, qu’il a encouragées dans leur mission.
Le malaise au sein de l’armée dans le centre du Mali s’est manifesté en janvier par la désertion de trente-six gendarmes, qui se sont dirigés vers Bamako, où ils ont été mis aux arrêts, et l’arrestation d’un sergent pour avoir publié une vidéo dans laquelle il critiquait la hiérarchie militaire et la gouvernance du pays.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes, mais dont l’application accumule les retards. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne le Burkina Faso et le Niger voisins.