L’ex-président de gauche du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré depuis avril, a été condamné, mercredi 6 février, à douze ans et onze mois de réclusion pour corruption et blanchiment dans le cadre d’une autre affaire. / Andre Penner / AP

L’ex-président de gauche du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré depuis avril 2018, a été condamné, mercredi 6 février, à douze ans et onze mois de réclusion pour corruption et blanchiment dans le cadre d’une autre affaire, a annoncé un tribunal.

Lula, qui a présidé la plus grande puissance d’Amérique latine de 2003 à 2010, purge déjà une peine de douze ans et un mois de prison à Curitiba (sud) pour corruption et blanchiment d’argent.

Les deux peines peuvent être cumulées, à partir du moment où elles ne totalisent pas trente ans de réclusion, le maximum au Brésil.

Propriété rurale à Atibaia

Cette nouvelle condamnation porte sur des travaux financés par deux groupes de BTP pour le compte de l’ex-président dans une propriété rurale à Atibaia, dans l’Etat de Sao Paulo. Ces travaux auraient été effectués en échange de contrats avec le groupe étatique pétrolier Petrobras.

Lula a toujours réfuté ces accusations, assurant que la ferme d’Atibaia ne lui appartenait pas et qu’elle était enregistrée au nom d’un de ses proches, Fernando Bittar. Cette version n’a pas convaincu la juge Gabriela Hardt, qui a décidé de cette nouvelle condamnation. « L’accusé a reçu des avantages indus en raison de sa fonction de président de la République, dont on exige un comportement exemplaire », a expliqué la magistrate.

Gabriela Hardt a repris en main les dossiers de l’enquête tentaculaire anticorruption « Lavage express » en fin d’année dernière, après la nomination du juge emblématique Sergio Moro au ministère de la justice du président d’extrême droite Jair Bolsonaro. En juillet 2017, c’est Sergio Moro qui a condamné Lula pour la première fois, à neuf ans et six mois de réclusion, une peine alourdie en appel à douze ans et un mois.

Jair Bolsonaro, qui a battu le remplaçant de Lula, Fernando Haddad, au second tour de ce scrutin, avait affirmé durant la campagne qu’il espérait que l’ex-président de gauche « pourrisse en prison ». Il a rapidement tweeté l’annonce de la nouvelle condamnation de Lula mercredi.