Jacob Zuma, dix années de pouvoir en dix dates-clés
Jacob Zuma, dix années de pouvoir en dix dates-clés
Le Congrès national africain (ANC) a demandé, dans la nuit de lundi à mardi, à Jacob Zuma d’abandonner ses fonctions de président de la République d’Afrique du Sud.
Le président sud-africain Jacob Zuma, à Johannesburg, le 16 décembre 2017. / Siphiwe Sibeko / REUTERS
Dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 février, au terme d’une réunion extraordinaire de son conseil exécutif longue de treize heures, le Congrès national africain (ANC) a demandé à Jacob Zuma d’abandonner ses fonctions de président de la République d’Afrique du Sud. Retour sur la quasi-décennie de pouvoir de ce dernier, à travers dix dates-clés.
Le président sud-africain Thabo Mbeki (ANC), au pouvoir depuis 1999, limoge son vice-président et ami de longue date, Jacob Zuma, empêtré dans des affaires liées à un vaste marché d’armes dans les années 1990.
Avec 60 % des voix, Jacob Zuma est élu président de l’ANC face à Thabo Mbeki, avec le soutien de la gauche du parti, des communistes aux responsables syndicaux du Congress of South African Trade Unions (Cosatu – « Congrès des syndicats sud-africains »). En septembre 2008, il obtiendra le « rappel » (c’est-à-dire la mise à l’écart) du président Thabo Mbeki, dont le mandat courait jusqu’en 2009.
Le 6 avril, les charges contre lui dans le cadre du dossier de vente d’armes sont annulées par un juge. Le 6 mai, il est élu président de la République. A la fin de l’année, de premiers articles dans la presse sud-africaine font état d’étranges travaux réalisés dans sa résidence familiale de Nkandla, dans la province du Kwazoulou-Natal.
La Coupe du monde de football est organisée avec succès en Afrique du Sud. Malgré la rapide élimination de l’équipe nationale, c’est un triomphe pour Jacob Zuma comme pour le pays tout entier.
Les Gupta, puissante famille d’hommes d’affaires proches de Zuma, sont autorisés par les plus hautes autorités de l’Etat à faire atterrir un avion plein d’invités sur une base militaire sud-africaine, à l’occasion d’un mariage. Le scandale est énorme.
Lors des grandes cérémonies organisées pour les funérailles de Nelson Mandela devant des invités du monde entier, Jacob Zuma est hué dans le stade de Johannesburg où ont lieu les cérémonies.
Un rapport de la médiatrice de la République Thuli Madonsela établit que des travaux ont été réalisés aux frais du contribuable dans la résidence de Nkandla, pour le confort de la famille du président. La piscine, rebaptisée « réservoir d’incendie » et le poulailler à 250 000 rands (18 000 euros) deviennent célèbres. Jacob Zuma finira par rembourser 7,8 millions de rands (près de 500 000 euros) grâce à un mystérieux emprunt, en 2016.
Le ministre des finances, Nhlanhla Nene, est démis de ses fonctions avec l’aval de la famille Gupta pour permettre d’imposer à la tête du ministère un homme de paille des hommes d’affaires indiens, prélude au pillage des ressources publiques. Le rand plonge.
En mars, le vice-ministre des finances Mcebisi Jonas révèle que la famille Gupta lui a proposé de succéder à Nhlanhla Nene en tant que ministre. En novembre, un rapport de la médiatrice Thuli Madonsela met en évidence les liens qu’entretiennent les Gupta avec le président Jacob Zuma. Influence sur les choix de ministres, pressions pour empocher des contrats publics, versements de pots-de-vin… l’emprise sur le chef de l’Etat a de profondes ramifications, et passe notamment par son fils Duduzane Zuma, employé choyé de leur empire financier jusqu’en 2016.
Au terme d’un combat entre factions, Cyril Ramaphosa est élu à la tête de l’ANC contre la candidate de Jacob Zuma, son ex-épouse Nkosazana Dlamini-Zuma, qui devait faire office de « paratonnerre » et le protéger des poursuites une fois qu’il aurait abandonné le pouvoir.