Des manifestants favorable au contrôle des armes à Fort Lauderdale. | RHONA WISE / AFP

Trois jours après la tuerie survenue dans un lycée de Floride, qui a fait dix-sept morts, de nombreuses voix s’élèvent aux Etats-Unis pour interpeller les autorités et dénoncer les liens puissants entre le parti républicain et le puissant lobby des armes, la National Rifle Association (NRA) qui défend bec et ongles leur vente libre.

Donald Trump a ainsi été pris à partie samedi 17 février lors d’un rassemblement contre les armes à Fort Lauderdale (Floride), par des manifestants fustigeant le soutien financier du puissant groupe pendant la campagne présidentielle de 2016. « A tous les hommes politiques ayant reçu des dons de la NRA, honte à vous », ont scandé des lycéens, dont certains rescapés de la fusillade.

« Si le président me dit en face que c’était une terrible tragédie (...) et qu’on ne peut rien y faire, je lui demanderai combien il a touché de la National Rifle Association. Je le sais : 30 millions de dollars », a dit rageusement une jeune fille aux cheveux rasés en comparant cette somme au nombre de victimes des fusillades qui ont ensanglanté le pays depuis le début de l’année

Peu de condamnations politiques

NRA : pourquoi le lobby des armes est devenu si puissant aux Etats-Unis
Durée : 04:37

Dans une allocution solennelle au lendemain de la fusillade, M. Trump avait insisté sur les problèmes mentaux du tueur, ne disant rien sur le droit de posséder une arme garanti par le deuxième amendement de la Constitution, ni sur les armes semi-automatiques comme l’AR-15 utilisé par le tireur de Floride.

Ayant lui aussi reçu des financements de la NRA, le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio a également évité de mentionner des contrôles plus stricts, martelant qu’une telle attaque « pourrait arriver n’importe où ».

Mitt Romney, le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2012, a de son côté déclaré qu’il était nécessaire de prendre des mesures pour « empêcher que de telles tragédies se reproduisent », se disant ouvert à une vérification plus stricte des antécédents pour les acheteurs d’armes. Le républicain, qui vient d’annoncer sa candidature au poste de sénateur de l’Utah, a pris soin de s’inscrire résolument en porte-à-faux de Donald Trump, sa bête noire au sein du parti.

Nikolas Cruz, 19 ans, avait été renvoyé l’année dernière du lycée Marjory Stoneman Douglas, situé dans la ville voisine de Parkland. C’est dans cet établissement qu’il a ouvert le feu au fusil semi-automatique, faisant 17 morts dont une majorité d’adolescents, avant d’être arrêté. Le jeune homme était suivi psychologiquement pour des problèmes de comportement mais il a profité de la législation très laxiste en Floride pour acheter légalement son arme l’année dernière.