L’HIstoire du chasseur, d’Adrienne Yabouza et Antoine Guillopé aux éditions L’Elan vert. / L'Elan vert

Intrépide chasseur, le jeune Pemba ne craint ni les hommes, ni les bêtes, ni la profonde forêt qui borde son village. Ni même, au-delà encore, le village ennemi qui nourrit contre le sien une haine séculaire. Mais voilà que, poursuivant la belle gazelle Dengbé, Pemba se retrouve sans le vouloir en territoire ennemi. Que va-t-il lui arriver ?

Heureusement pour lui, les paroles d’une jeune fille sauvent l’imprudent chasseur. Elle rappelle aux siens que, partout au monde, les hommes se ressemblent car ils sont dotés de bras et de jambes, exactement comme eux. Pemba retourne chez lui troublé. Cette jeune fille n’avait-elle pas le regard doux de la gazelle Dengbé ?

L’enchantement des images et des mots

C’est l’un de ces albums pleins de charme dans lesquels on se glisse – grands et petits – pour partager côte à côte l’enchantement des images et des mots. Sous le trait épuré de l’illustrateur français Antoine Guillopé, le beau Pemba prend forme, son corps souple et musclé éclairé par la seule lumière de son regard. Pour Adrienne Yabouza, l’auteure du récit, « C’est une histoire qui vient de loin ». Du cœur sans doute de cette forêt centrafricaine qu’elle a connue avant de devoir la quitter. « La coalition de l’ex-Séléka n’aimait pas mes livres. Un jour, ils ont détruit la boutique qui les vendait », raconte-t-elle.

Réfugiée en France, Adrienne Yabouza conte et raconte de plus belle. Evoquer le sort douloureux des femmes lors du veuvage ? C’est ce qu’elle fait dans Co-épouses et co-veuves (Cauris Livres, 2015). Rappeler que la paix est une question de dialogue et de parole tenue ? C’est ce que prône cette histoire gracieuse où la flèche du chasseur ressemble fort à celle de l’amour.

L’Histoire du chasseur, d’Adrienne Yabouza et d’Antoine Guillopé, éditions L’Elan vert (octobre 2017).