Néonicotinoïdes : une agence de l’UE confirme le risque pour les abeilles
Néonicotinoïdes : une agence de l’UE confirme le risque pour les abeilles
Le Monde.fr avec AFP
L’Agence européenne pour la sécurité des aliments a rendu, mercredi, un rapport attendu de longue date sur les pesticides « tueurs d’abeilles ».
Le déclin des abeilles expliqué en trois minutes
Durée : 03:50
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Donald Walther / Le Monde.fr
L’Agence européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) a confirmé, mercredi 28 février, le risque pour les abeilles, posé par trois néonicotinoïdes actuellement soumis à des restrictions d’usage dans l’Union européenne, dans un rapport attendu de longue date.
« Il y a une variabilité dans les résultats, due à des facteurs comme l’espèce d’abeille, l’emploi prévu du pesticide et la façon d’être exposé. Certains risques faibles ont été identifiés, mais globalement le risque pour les trois types d’abeilles que nous avons étudiés est confirmé », explique Jose Tarazona, à la tête du département Pesticides de l’EFSA, dans un communiqué.
L’avenir de ces trois pesticides néonicotinoïdes (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame), substances neurotoxiques qui s’attaquent au système nerveux des insectes, est en suspens dans l’UE depuis 2013 après une première évaluation de l’EFSA.
En France, la loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, adoptée sous le précédent quinquennat, prévoit l’interdiction de tous les insecticides dits « néonicotinoïdes » à partir de 2018, avec des dérogations possibles jusqu’en 2020, alors que l’UE s’apprête à bannir seulement trois des sept molécules de la famille des « néonics ».
Vote suspendu
L’agence scientifique de l’UE, basée à Parme (Italie), s’est lancée en 2015 dans une évaluation encore plus poussée, visant à rassembler « toutes les preuves scientifiques » publiées depuis, dont la conclusion avait pris du retard face à la masse de données collectées. L’évaluation couvre cette fois non seulement les abeilles à miel, mais aussi les abeilles sauvages (bourdons, abeilles solitaires).
Deux géants des pesticides, dont des produits sont directement concernés par les restrictions d’usage, le suisse Syngenta et l’allemand Bayer, ont attaqué devant le Tribunal de justice de l’UE la décision de restreindre l’usage de ces trois « néonics », interdits pour les cultures qui attirent les abeilles (comme le maïs, le colza oléagineux ou le tournesol) sauf quelques exceptions. La procédure est toujours en cours.
La Commission avait d’ores et déjà commencé à soumettre aux Etats membres, décisionnaires au sein d’un comité technique chargé de réguler les pesticides, une nouvelle proposition pour restreindre encore plus l’utilisation des trois insecticides controversés, à un usage en serres. Mais aucun vote ne s’est tenu jusqu’à présent, notamment dans l’attente du nouveau rapport de l’EFSA.
La prochaine réunion de ce comité se tiendra les 22 et 23 mars.