Un combatant de l’Armée syrienne libre (ASL) dans les rues d’Afrin, le 21 février. / KHALIL ASHAWI / REUTERS

Le premier convoi humanitaire depuis le début de l’offensive turque sur l’enclave kurde d’Afrin est entré dans la ville, jeudi 1er mars, a annoncé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

« Le convoi de 29 camions comprend 430 tonnes d’aide humanitaire, dont de la nourriture, des articles de première nécessité, du matériel de purification de l’eau ainsi que des fournitures médicales. Cette aide devrait suffire à 50 000 personnes », a précisé la porte-parole du CICR en Syrie, Ingy Sedky.

Des bombardements turcs de l’enclave kurde, où la situation des civils ne cesse de se dégrader, se poursuivent en dépit du vote samedi par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution réclamant « sans délai » un cessez-le-feu humanitaire d’un mois sur l’ensemble du territoire syrien.

La Turquie, soutien des rebelles syriens, avait salué l’adoption de cette résolution, estimant toutefois qu’elle ne concernait pas l’offensive qu’elle mène contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qui contrôle l’enclave d’Afrin, et qu’Ankara cherche à déloger de la zone frontalière, avec l’aide de rebelles syriens.

141 morts depuis le 20 janvier

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré dimanche que l’opération « continuera[it] jusqu’à ce que le dernier terroriste soit éliminé ». Selon ses termes, plus de 2 000 « terroristes » ont déjà été tués au cours de cette offensive.

Jeudi, l’ONG Amnesty International a dénoncé la poursuite des combats entre Turcs et Kurdes syriens, soulignant que « la vie de centaines de civils est menacée alors que l’offensive contre Afrin s’intensifie ». Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 141 civils, dont 27 enfants, ont péri depuis le début de la campagne militaire turque, le 20 janvier.

Les forces turques et leurs alliés ont réussi jusque-là à sécuriser une bande frontalière de 140 kilomètres, selon l’OSDH. Les YPG, alliées de Washington dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie, sont qualifiées de « terroristes » par Ankara en raison de leurs liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla sur le sol turc.