Les joueurs du PSG après leur élimination face au Real Madrid, mardi 6 mars. / FRANCK FIFE / AFP

Une équipe « médiocre », un club « en beurre », « arriviste » mais « tout petit », « tout l’argent du monde n’a aucune valeur »… plusieurs journaux européens étrillent le PSG, qui a dépensé 400 millions d’euros pour se faire sortir dès les huitièmes de finale de C1 contre le Real Madrid.

En Espagne, la presse se moque cruellement du « nouveau riche » reparti les poches vides, malgré les recrutements astronomiques de Neymar et Kylian Mbappé l’été dernier. « 400 millions dépensés… et à nouveau éliminé dès les huitièmes », titre le quotidien sportif Marca en pages intérieures, avec une photo de Mbappé tête basse. « Le PSG faisait peur à toute l’Europe il y a seulement deux mois », relève le journal. « Deux mois plus tard, le Real est en quarts et les 400 millions d’euros, qui semblaient bien investis quand les buts tombaient en cascade, paraissent désormais un gaspillage. »

« Cheikh et mat »

Même acidité du côté du journal madrilène As, qui évoque « un PSG sans football ni classe ». « Galacticide à la parisienne », peut-on lire en pages intérieures, allusion aux Galactiques, ces stars du football assemblées au début des années 2000 au sein du Real. « Le PSG hypertrophié à grand renfort de stars finit par mordre la poussière. »

Le meilleur jeu de mots est pour Mundo Deportivo, qui ose un « Cheikh et mat » en « une » pour décrire l’échec du projet qatari à Paris. Chose rare, le quotidien pro-Barcelone en vient même à dire du bien du grand rival madrilène ! « Le Real Madrid renverse un PSG timoré qui a terminé à 10 et s’écroule à nouveau en Ligue des champions. Les Merengues passent en quarts après un excellent match, avec Cristiano (Ronaldo), (Lucas) Vazquez et (Marco) Asensio comme références ». « Le PSG a interprété merveilleusement son rôle d’équipe médiocre de Ligue des champions », relève pour sa part le journal barcelonais Sport. « Le PSG reste tout petit. Les millions ne suffisent pas pour acheter l’histoire et la grandeur, on l’a ou on ne l’a pas. »

En Italie, La Gazzetta dello Sport décrit le « nouveau flop du PSG » et titre en pages intérieures « un Real d’acier, un PSG en beurre ». « A l’aller, les Français avaient gâché des occasions. Cette fois non. Il n’y a eu ni illusions ni regrets. C’est leur pire match cette saison. » Le quotidien sportif italien se moque de l’entraîneur parisien Unai Emery : « Peut-être que l’émir va devoir mettre la main au portefeuille (+ hum… +) pour trouver un entraîneur à la hauteur. » Et stigmatise l’attitude de Marco Verratti, exclu pour un deuxième carton jaune : « Marco confirme qu’il est incapable de garder la tête froide et c’est un gros problème, y compris dans l’optique de la sélection. »

En Angleterre, le Guardian présente les Parisiens comme des « plastic galacticos », des « galactiques de plastique » bien loin des vrais Galactiques que sont les Madrilènes. « Emery peut s’inquiéter pour son avenir. »

« Tous les millions du monde ne valent rien ! »

« C’est la sortie pour le PSG et également pour son entraîneur Unai Emery », abonde le journal allemand Bild. « Contre le roi de la compétition reine (le Real, double tenant du titre en C1), tous les millions du monde ne valent rien ! » « Sans le transféré royal Neymar, rien ne fonctionne contre la Maison royale », enchaîne le quotidien.

Le site allemand Sport 1 reprend les commentaires de l’ancien gardien de but international Oliver Kahn, désormais consultant, très critique envers le PSG : « Ils avaient toutes les armes pour gagner. C’est une équipe qui peut nourrir les plus hautes ambitions, et aujourd’hui : rien ! On peut s’acheter tous les meilleurs joueurs, mais on ne peut pas acheter du caractère. Ça doit se construire au fil des années. »

En Belgique, La Dernière Heure/Les Sports se demande comment « le PSG va pouvoir garder Neymar, motivé, alors que son prochain match important en club aura lieu dans… un an (en Ligue des champions) » et ajoute : « Les Français s’entêtent à vouloir grimper une montagne qui reste trop haute pour eux. »