Slovaquie : le vice-premier ministre pressenti pour former le nouveau gouvernement
Slovaquie : le vice-premier ministre pressenti pour former le nouveau gouvernement
Le Monde.fr avec AFP
Fragilisé par le meurtre d’un journaliste, le premier ministre, Robert Fico, a présenté, mercredi, sa démission au président, à condition que des élections anticipées ne soient pas organisées.
Le président slovaque, Andrej Kiska, reçoit la démission du premier ministre Robert Fico, jeudi 15 mars. / VLADIMIR SIMICEK / AFP
Le président slovaque, Andrej Kiska, a annoncé, jeudi 15 mars, qu’il confierait la formation d’un nouveau gouvernement au vice-premier ministre, Peter Pellegrini, proche du chef du gouvernement démissionnaire, Robert Fico.
« Je confierai à M. Pellegrini la formation d’un nouveau gouvernement dès que j’aurai reçu la démission du gouvernement actuel de M. Fico », a dit M. Kiska aux journalistes à l’issue d’une rencontre avec le vice-premier ministre.
M. Fico a offert mercredi sa démission dans le sillage de l’assassinat du journaliste Jan Kuciak, à l’origine d’une profonde crise politique. M. Kuciak avait enquêté sur des liens entre des hommes d’affaires italiens soupçonnés de relations avec la mafia calabraise, la’Ndrangheta, et des hommes politiques slovaques, y compris dans l’entourage du premier ministre.
La démission de M. Fico et la désignation de son successeur, membre important du parti Smer-SD du premier ministre sortant, devraient intervenir officiellement dans l’après-midi lors de leur réception par le président Kiska.
« Hier (mercredi), les partis de la coalition m’ont informé qu’ils avaient le soutien d’une majorité au parlement pour un nouveau gouvernement conduit par M. Pellegrini », a déclaré M. Kiska.
Démission sous conditions
En offrant sa démission mercredi, M. Fico a posé trois conditions à son départ :
- le président Kiska devra respecter le résultat des élections législatives de 2016 ;
- respecter et garantir l’accord de coalition qui a permis la mise en place du gouvernement actuel ;
- accepter que son parti propose son candidat à la tête du futur gouvernement.
D’après les déclarations de M. Kiska jeudi, ces conditions ont été acceptées. Auparavant, le chef de l’Etat avait demandé soit un remaniement en profondeur du gouvernement, soit des élections anticipées. M. Fico souhaitait éviter cette dernière solution.
La coalition hétéroclite issue des législatives de 2016 comprend, outre le parti à tendance sociale-démocrate Smer-SD de M. Fico, le Parti national slovaque (SNS, droite nationaliste) et Most-Hid (centre droit, proche de la minorité hongroise).