Une enquête ouverte au Royaume-Uni après la révélation d’un scandale de pédophilie à Telford
Une enquête ouverte au Royaume-Uni après la révélation d’un scandale de pédophilie à Telford
Le Monde.fr avec AFP
Des centaines d’enfants auraient été victimes d’abus sexuels depuis les années 1980 dans une ville située au centre de l’Angleterre, selon le « Sunday Mirror ».
Une enquête indépendante a été lancée au Royaume-Uni après la révélation d’un scandale de pédophilie qui pourrait concerner des centaines d’enfants. Les faits, révélés le 11 mars par le Sunday Mirror, auraient eu lieu à Telford, une ville de 170 000 habitants du centre de l’Angleterre.
L’enquête a pour but d’« obtenir la vérité, montrer ce qui n’a pas fonctionné et en tirer les leçons pour l’avenir », a déclaré un porte-parole du ministère de l’intérieur, interrogé vendredi 16 mars par l’Agence France-Presse (AFP). « C’est une affaire vraiment terrible, certains des membres les plus vulnérables de notre société étant la proie de criminels sans pitié », a-t-il ajouté.
Selon l’hebdomadaire britannique, jusqu’à un millier d’enfants, dont les plus jeunes avaient 11 ans, auraient été victimes d’agressions et de viols, parfois collectifs, depuis les années 1980. « Nous avons tous été choqués par cette affaire horrible », avait déclaré mercredi la première ministre Theresa May devant les députés, soulignant la nécessité de lancer une enquête le plus rapidement possible. Celle-ci est menée par un organe indépendant chargé d’examiner si les institutions ont suffisamment agi pour protéger les enfants.
Le rôle des institutions à déterminer
D’après le Sunday Mirror, la police aurait échoué à démanteler le réseau de pédophiles. « Les travailleurs sociaux étaient au courant des abus dans les années 1990, mais la police a mis une décennie à ouvrir une enquête », écrivent les journalistes.
Une adolescente de 14 ans a déclaré au Mirror « avoir été forcée d’avoir des relations sexuelles avec plusieurs hommes dans des restaurants de vente à emporter ou des maisons dégoûtantes ». Elle a expliqué qu’elle se rendait dans une clinique locale pour prendre la pilule du lendemain « au moins deux fois par semaine », mais que « personne n’a jamais posé de questions ». Ses agresseurs la menaçaient de représailles si elle parlait, a-t-elle aussi affirmé.
« Ces jeunes filles étaient très souvent issues de la classe ouvrière blanche, souffrant de fragilités multiples et c’est pour cela que leurs agresseurs les ciblaient », a déclaré la députée conservatrice de Telford, Lucy Allan, qui avait plaidé pour une enquête urgente.
Plusieurs enquêtes ont été ouvertes ces dernières années en Angleterre à la suite de la découverte de réseaux pédophiles.