Alex Stamos avait rejoint Facebook en juin 2015. Il travaillait notamment sur les questions d’ingérence russe dans les élections. / STEVE MARCUS / REUTERS

C’est un départ qui en dit long sur la situation de crise que traverse actuellement Facebook. Selon les informations du New York Times, Alex Stamos, le chef de la sécurité du réseau social, aurait annoncé qu’il quitterait son employeur dès le mois d’août. Cela serait lié à un désaccord sur la manière dont l’entreprise gère la question des fausses informations et des interférences russes sur sa plate-forme.

Alex Stamos avait rejoint l’entreprise en juin 2015. A la tête de l’équipe chargée de la sécurité, il a commencé à rechercher des traces d’une éventuelle ingérence russe sur le réseau social dès l’été 2016. D’après le New York Times, l’employé aurait souhaité que Facebook prenne de nouvelles mesures et communique davantage sur le sujet. Ce que la firme de Mark Zuckerberg se serait refusée à faire, surtout après que l’affaire a pris une dimension médiatique et politique.

A la fin d’octobre 2017, Facebook, Google et Twitter ont en effet été interrogés par le Sénat états-unien sur une possible ingérence russe dans la présidentielle de 2016, qui aurait favorisé la victoire de Donald Trump. D’autres scrutins s’étant déroulés dans des pays occidentaux avaient été ciblés par des campagnes de propagande venues de Russie. Elles se diffusaient elles aussi par les réseaux sociaux.

« C’est vrai que mon rôle a changé »

Sur son compte Twitter, Alex Stamos a assuré qu’aucun dirigeant chez Facebook n’avait jamais « cherché à empêcher ou décourager l’équipe chargée de la sécurité d’enquêter sur des activités russes ».

Il a également expliqué que « contrairement aux rumeurs », il était « toujours pleinement engagé dans son travail chez Facebook ». « C’est vrai que mon rôle a changé, a-t-il malgré tout reconnu. Je passe actuellement moins de temps à explorer les risques de sécurité et à travailler sur la sécurité des élections ».

D’anciens et actuels employés de Facebook ont confirmé l’information au New York Times. Selon eux, depuis le mois de décembre, des tâches qui incombaient à Alex Stamos ont été réassignées à d’autres personnes. Facebook n’a pas encore commenté ces informations.

La nouvelle a été diffusée alors que Facebook traverse une crise majeure. Outre ces soupçons d’ingérence russe, l’entreprise est accusée par le Guardian et le New York Times d’avoir laissé Cambridge Analytica collecter les données de dizaines de millions d’utilisateurs de sa plate-forme. Cette entreprise, spécialisée dans le ciblage de publicités électorales a contribué à la campagne de Donald Trump.