Le juge de la Cour suprême espagnole, Pablo Llarena, a confirmé vendredi 23 mars les poursuites pour « rébellion » contre 13 indépendantistes catalans. Parmi eux, l’ex-président régional Carles Puigdemont, réfugié à Bruxelles, qui est notamment accusé d’avoir organisé le référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017 malgré son interdiction et « le grave risque d’incidents violents ».

L’actuel candidat à la présidence de la Catalogne Jordi Turull, convoqué vendredi devant le juge avec quatre autres dirigeants indépendantistes, est également poursuivi pour rébellion, notamment pour avoir « impulsé la mobilisation en tant que porte-parole du gouvernement » régional.

« Soulèvement violent »

« Malgré les déclarations répétées d’inconstitutionnalité et de nullité (…) les organes exécutifs de la Généralité de Catalogne ont continué leur permanente et obsessionnelle activité pour créer les dénommées structures d’Etat » qui devaient poser les bases d’une république indépendante, écrit le magistrat. Le juge évoque particulièrement une manifestation tendue, dix jours avant le référendum interdit, lors de laquelle des milliers de militants séparatistes ont assiégé pendant plusieurs heures un bâtiment public où la garde civile menait une perquisition. Il la qualifie de « soulèvement violent », estimant que les dirigeants catalans « savaient que ce type d’agissements était indispensable pour mener à bien un référendum interdit par les tribunaux, dont dépendait la déclaration d’indépendance ».

Au total, neuf membres du gouvernement destitué sont poursuivis pour rébellion, ainsi que l’ex-présidente du Parlement catalan Carme Forcadell, les présidents d’associations indépendantistes Jordi Sanchez et Jordi Cuixart et la numéro deux de la Gauche républicaine de Catalogne Marta Rovira. Cette dernière a ignoré la convocation judiciaire, annonçant dans un communiqué qu’elle prenait « le chemin de l’exil ». Marta Rovira est la septième personnalité indépendantiste à quitter l’Espagne, échappant aux poursuites de la justice espagnole en lien avec la déclaration d’indépendance du 27 octobre.