Perquisition au siège londonien de l’entreprise Cambridge Analytica
Perquisition au siège londonien de l’entreprise Cambridge Analytica
Le Monde.fr avec AFP
Le régulateur britannique chargé de la protection des données veut examiner les données de la société, accusée d’avoir siphonné à leur insu les données personnelles de millions d’utilisateurs de Facebook.
Affaire Cambridge Analytica : pourquoi c’est grave pour Facebook et ses utilisateurs
Durée : 02:47
Une perquisition était en cours vendredi 23 mars dans la soirée dans les bureaux londoniens de la société Cambridge Analytica, accusée d’avoir acquis les données de millions d’utilisateurs de Facebook sans leur consentement.
Dix-huit membres de l’Information Commissionner’s Office (ICO), le régulateur britannique chargé de la protection des données, se trouvaient au siège de l’entreprise au cœur de Londres. Cette autorité indépendante, chargée de protéger les données personnelles, avait obtenu un peu plus tôt un mandat de perquisition délivré par un juge de la Haute Cour de Londres pour « fouiller les serveurs » de Cambridge Analytica et « effectuer une vérification des données ».
« Il ne s’agit là que d’une partie d’une enquête plus vaste sur l’utilisation de données personnelles à des fins politiques. Nous allons devoir maintenant recueillir, évaluer et examiner les éléments de preuve avant de tirer des conclusions », a expliqué un porte-parole de l’ICO après l’obtention du mandat.
Le régulateur a affirmé avoir demandé dès le 7 mars à Cambridge Analytica de pouvoir accéder à ses dossiers, mais ne pas avoir pas obtenu de réponse « dans les délais impartis ». D’où sa demande de mandat.
Facebook dans la tourmente
Entreprise de communication stratégique et d’analyse de données à grande échelle, Cambridge Analytica dispose de bureaux à Londres, Washington et New York notamment.
Elle est accusée d’avoir récupéré à leur insu les données de 50 millions d’utilisateurs de Facebook et de les avoir utilisées pour développer un outil informatique permettant de cibler des électeurs afin de peser dans la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016. La presse britannique s’interroge également sur le rôle la société de communication pendant la campagne référendaire sur le Brexit, également en 2016.
L’entreprise affirme de son côté ne pas avoir mal agi.
Le scandale a plongé Facebook dans la tourmente, l’exposant à des plaintes en nom collectif, et contraint son jeune patron milliardaire, Mark Zuckerberg, à présenter des excuses publiques.