Déficit public : la France repasse sous les 3 % pour la première fois depuis 2007
Déficit public : la France repasse sous les 3 % pour la première fois depuis 2007
Le Monde.fr avec AFP
D’après l’Insee, le déficit public de la France était de 2,6 % en 2017, soit en deçà du seuil des 3 % exigés par les traités européens.
La France a enregistré en 2017 un déficit public plus faible que prévu, à 2,6 % du produit intérieur brut (PIB) au lieu des 2,9 % officiellement attendus, a annoncé lundi 26 mars l’Insee dans un communiqué. C’est la première fois depuis 2007 que la France repasse sous le seuil des 3 % de déficit exigés par les traités européens. En 2016, le déficit s’était établi à 3,4 % du PIB.
D’après l’Insee, la baisse du déficit n’a toutefois pas permis de faire refluer la dette publique, qui continue à s’accumuler tant que les comptes publics sont dans le rouge. A la fin de 2017, celle-ci a atteint 97 % du PIB, contre 96,6 % à la fin de 2016. En valeur absolue, la dette est désormais de 2 218 milliards d’euros, soit 66 milliards de plus qu’en 2016 (2 152 milliards).
Le retour de la France dans les clous européens est une bonne nouvelle pour le gouvernement, qui avait fait du passage sous les 3 % la clé de voûte de sa politique budgétaire. « Je ne fais pas des 3 % un totem, mais un symbole : celui de la crédibilité retrouvée auprès de nos partenaires européens », avait expliqué à l’automne le ministre des finances, Bruno Le Maire.
« Montrer l’exemple »
La France était le dernier pays de l’Union européenne avec l’Espagne à être encore sous le coup d’une procédure pour déficit excessif. Bruxelles, qui a déjà accordé à la France deux délais de deux ans (2013 et 2015) pour revenir dans les clous, avait exclu toute nouvelle rallonge. « Pour être le leadeur en Europe », la France doit « montrer l’exemple », avait mis en garde fin janvier le commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici, appelant Paris à poursuivre ses efforts.
Dans son projet de loi de finances 2018, le gouvernement a inscrit un déficit de 2,8 % cette année, et 2,9 % l’an prochain. Mais ces chiffres pourraient être revus à la baisse, d’autant que la croissance – et donc les rentrées fiscales – s’annonce plus forte en 2018 que les 1,7 % actuellement prévus.