Jean-Marie Le Pen définitivement condamné pour ses propos sur les chambres à gaz
Jean-Marie Le Pen définitivement condamné pour ses propos sur les chambres à gaz
Le Monde.fr avec AFP
La Cour de cassation a validé mardi la condamnation de l’ancien président du Front national, qui avait de nouveau qualifié les chambres à gaz de « détail » de l’histoire en 2015.
Jean-Marie Le Pen, le 14 mars 2018. / VINCENT KESSLER / REUTERS
La condamnation de Jean-Marie Le Pen pour contestation de crime contre l’humanité est désormais définitive. La Cour de cassation a validé, mardi 27 mars, le jugement en appel qui avait infligé une amende de 30 000 euros à l’ancien président du Front national. Ce dernier avait de nouveau qualifié les chambres à gaz de « détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale en avril 2015.
La haute juridiction, qui juge la bonne application du droit, a rejeté le pourvoi du cofondateur du Front national, qui protestait contre sa condamnation pour contestation de crime contre l’humanité prononcée le 1er mars 2017 par la cour d’appel de Paris.
« Sous couvert d’admettre la réalité et le caractère “assez ignoble” des chambres à gaz », « Jean-Marie Le Pen n’a de cesse d’en relativiser l’importance », soulignait le jugement de première instance, rendu par le tribunal correctionnel en avril 2016, estimant qu’il se livrait en fait à une concession qui n’était « qu’apparente ». La cour d’appel de Paris avait confirmé cette analyse.
« Pas du tout » de remords
Le 2 avril 2015, face au journaliste Jean-Jacques Bourdin, qui lui demandait s’il regrettait d’avoir qualifié les chambres à gaz de « détail », Jean-Marie Le Pen avait répondu : « Pas du tout. Ce que j’ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire de la guerre, à moins d’admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz. »
Le journaliste de BFMTV lui avait alors demandé si l’on pouvait qualifier « des millions de morts » de « point de détail ». « C’est pas un million de morts, c’est les chambres à gaz », « moi je parle de choses précises. Je n’ai pas parlé de nombre de morts. J’ai parlé d’un système. J’ai dit que c’était un détail de l’histoire de la guerre », lui avait rétorqué l’ancien président du FN.
Sa fille Marine Le Pen avait quant à elle condamné ces propos, qui ont entraîné l’exclusion du FN de M. Le Pen, dont il a en revanche pu rester président d’honneur jusqu’en 2018.
La suite d’une longue série de condamnations
Jean-Marie Le Pen a fait l’objet de multiples condamnations en justice pour différents propos publics. Il avait ainsi déjà été condamné à verser 1,2 million de francs (environ 180 000 euros) à onze associations pour avoir déclaré en 1987 que les chambres à gaz étaient un « point de détail » de l’histoire.
L’ancien candidat à la présidentielle a aussi été condamné, entre autres, pour des propos sur l’occupation allemande, dont il jugeait, en 2005, qu’elle n’avait « pas été particulièrement inhumaine » en France. Il a également été condamné pour provocation à la discrimination pour avoir déclaré au Monde que « le jour où nous aurons en France, non plus 5 millions mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont ». Ou encore en 2017 pour des propos sur les Roms.