Marche pour Mireille Knoll : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon hués, ont dû quitter le cortège
Marche pour Mireille Knoll : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon hués, ont dû quitter le cortège
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Malgré les injonctions du président du CRIF à ne pas se joindre au rassemblement, frontistes et « insoumis » sont venus avant de repartir sous les sifflets de la foule, mercredi soir place de la Nation, à Paris.
Lors de la marche blanche en mémoire de Mireille Knoll, mercredi 28 mars. / FRANCOIS GUILLOT / AFP
Ils étaient des milliers, venus de tous horizons à s’être rassemblés ce mercredi 28 mars à Paris pour participer à la marche blanche en mémoire de Mireille Knoll. Cette femme âgée de 85 ans de confession juive a été assassinée vendredi 23 mars. Le parquet de Paris a retenu le caractère antisémite du meurtre.
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Cette marche blanche ne s’est pas déroulée de la manière la plus pacifiste qui soit. Lorsque le CRIF a annoncé ce rassemblement, le président de l’instance de la communauté juive Francis Kalifat a fait savoir qu’il ne souhaitait pas y voir de personnalités politiques d’extrême droite et d’extrême gauche, ces derniers n’étant pas « les bienvenus ». Le fils de Mireille Knoll, Daniel Knoll, avait, lui, déclaré qu’il « [ouvrait son] cœur » et que personne n’était indésirable pour rendre hommage à sa mère.
Le Pen et Mélenchon exfiltrés du cortège
Des représentants de ces bords politiques ont alors annoncé leur venue, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen. Mais une fois sur place, mercredi soir, les deux personnalités politiques ont été huées et sifflées par la foule et poussées à quitter le rassemblement, sous protection policière, quelques minutes après leur arrivée.
Les députés insoumis se font exfiltrer de la #Marcheblanche en passant par un parc. Mélenchon à assume sa présence… https://t.co/hVM55RM8z8
— CBouanchaud (@Cécile Bouanchaud)
Plusieurs dizaines de jeunes avaient crié « Insoumis, dehors ! » à la venue de M. Mélenchon, tandis que des « nazis, fachos » ont été lancés à l’adresse de Mme Le Pen. Interrogé pendant l’avancée du cortège, le président du CRIF a maintenu qu’il ne désirait pas la présence de ces représentants politiques.
« Le CRIF ne représente que lui-même, a déclaré Marine Le Pen. Nous avons notre place ici car, encore une fois, ils se trompent d’ennemi. C’est nous qui luttons depuis des années et qui dénonçons l’antisémitisme islamiste. »
Le chef de file des « insoumis » a, pour sa part, estimé que ces huées n’étaient qu’un épiphénomène. « Il ne faut pas confondre 40 énergumènes avec les milliers de braves gens que compte ce pays, il ne faut pas leur donner de l’importance », a dit Jean-Luc Mélenchon.
Rassemblements dans toute la France
Le cortège est parti de Nation et s’est arrêté au pied de l’immeuble dans lequel vivait Mireille Knoll. Les leadeurs de plusieurs groupes religieux ont ensemble rendu hommage à la mémoire de l’octogénaire. Des milliers de personnes ont participé à la manifestation parisienne et des rassemblements étaient également prévus un peu partout en France, notamment à Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Strasbourg, et Toulouse.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron s’était rendu aux obsèques de Mireille Knoll, « à titre personnel, en soutien à la famille », selon l’Elysée.