Le PSG veut encore se consoler avec ses coupes
Le PSG veut encore se consoler avec ses coupes
Par Corentin Lesueur
Ce samedi, Paris affronte Monaco en finale de la Coupe de la Ligue. L’occasion avec la Coupe de France d’oublier un peu son nouvel échec en Ligue des champions.
Kylian Mbappé et le PSG affrontent Monaco samedi 1er avril, en finale de la Coupe de la Ligue. / Christophe Ena / AP
La Ligue des champions, le PSG n’y arrive toujours pas. Cette saison, le Real Madrid est venu briser les ambitions parisiennes dans cette compétition érigée en étouffante obsession par ses propriétaires. Le titre de champion de France presque acquis, le club de la capitale vise un nouveau triplé national avec la Coupe de la Ligue et la Coupe de France pour réaliser un printemps « normal » et « acceptable » pour qui ne lirait l’avenir d’une équipe qu’entre ses lignes budgétaires.
Le grand chelem national serait considéré comme un exploit pour n’importe quel autre club, il est devenu une habitude parisienne depuis le rachat par les Qataris, en 2011. Ces quatre dernières saisons, le PSG a remporté dix des douze compétitions hexagonales disputées (Ligue 1, Coupe de France, Coupe de la Ligue) – quatorze sur seize en comptant les moins prestigieux Trophées des champions.
En coupes nationales, les Parisiens n’ont plus connu la défaite depuis 39 rencontres et un revers face à Montpellier le 22 janvier 2014, en seizièmes de finale de la Coupe de France. Nicolas Douchez gardait alors les buts parisiens quand Jérémy Menez menait le front de l’attaque alignée par Laurent Blanc. Une autre époque dans l’espace-temps footballistique.
39 victoires consécutives en coupes nationales
Dispersés entre leurs sélections respectives ces dix derniers jours, les joueurs du PSG se sont retrouvés au camp des Loges pour préparer la finale de la Coupe de Ligue, délocalisée samedi 31 mars à Bordeaux, face à leur plus féroce concurrent sur la scène nationale : Monaco.
La statistique intéressera surtout ceux et celles qui aiment les histoires de records, les coéquipiers de Thiago Silva tenteront de remporter samedi le trophée doré pour la cinquième année d’affilée, une performance jamais réalisée par une équipe d’un des cinq grands championnats européens (Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie, France) en coupe nationale. Ce record assurerait sans doute au « coach Unai » la poursuite de son aventure dans la capitale jusqu’au terme de son contrat, en juin, son sort étant scellé depuis le 6 mars et la défaite au Parc des Princes contre le Real Madrid.
L’objectif de toute la famille du @PSG_inside n’est ailleurs qu’ à Bordeaux. Mes remerciements aussi pour ses mots… https://t.co/4ae1f9NQDK
— UnaiEmery_ (@Unai Emery)
La jeune histoire du Paris-Saint-Germain s’est écrite dans les premières années avec la Coupe de France et les souvenirs qu’elle charrie, comme celui du président Francis Borelli, embrassant la pelouse du Parc des Princes après la finale gagnée contre Saint-Etienne en 1982. Le club remportera en 1995 la première Coupe de la Ligue, contre Bastia. Les coupes permettaient parfois de sauver des saisons ratées en championnat et les crises qui allaient avec. Et le nouveau propriétaire entend bien conserver ce lien.
« On respecte toutes les équipes »
Ainsi, il est hors de question de faire l’impasse sur un match de Coupe comme a pu le faire l’AS Monaco, la saison dernière. Encore en course en Ligue des champions et luttant avec le PSG pour le titre, les Monégasques s’étaient permis d’aligner une équipe « bis » dans le dernier carré de la Coupe de France l’an passé. Un remaniement perçu comme un affront par leurs adversaires Parisiens. La punition parlait d’elle-même (victoire 5-0), mais Marco Verratti avait insisté : « Ce n’est pas très respectueux. Si j’étais un joueur de Monaco, je serais énervé. C’est bien de faire tourner un peu, mais là c’est exagéré. »
Avant de retrouver les joueurs de Leonardo Jardim à Bordeaux, le milieu de poche italien a rappelé la volonté des siens de n’abandonner aucun titre à leurs concurrents hexagonaux :
« C’est une obligation, parce que c’est un trophée. C’est très important. On essaye toujours de partir en début de saison pour gagner tous les trophées possibles. Après ce n’est pas toujours très facile, mais la Coupe de la Ligue est notre objectif. On va essayer de la remporter. »
Le refus de dédaigner la moindre compétition, martelé par la direction en préambule de chaque saison, semble donc avoir été intégré par les joueurs. Relégué sur le banc en championnat avec l’arrivée de Neymar et Mbappé sur le front de l’attaque, Angel Di Maria optimise un temps de jeu plus large en milieu de semaine. L’Argentin a marqué plus d’un but par match cette saison en coupes nationales (huit buts et trois passes décisives en sept parties).
Edinson Cavani ne manque lui jamais l’occasion de briller au Stade de France. Au Matmut Atlantique, l’Uruguayen devra prouver que l’enceinte compte peu dans sa réussite en Coupe de la Ligue, où il a inscrit un doublé lors de trois des quatre dernières finales disputées.
Les adversaires peuvent pourtant croire que les stars du PSG les prennent de haut. Mais quand les Sochaliens parlaient de mépris envers eux en voyant les images de certains Parisiens gentiment éméchés lors de l’anniversaire de Neymar à deux jours du déplacement à Bonal en Coupe de France, la réponse était venue sur le terrain avec une victoire 4-1. « La déclaration du capitaine sochalien qui dit qu’on ne respecte pas les équipes, ce n’est pas vrai, avait appuyé le capitaine Thiago Silva. On respecte toutes les équipes qu’on affronte. C’est pour ça qu’on continue à gagner. » Et la concurrence ne leur dit pas merci.