Les Clermontois, dimanche 1er avril. / THIERRY ZOCCOLAN / AFP

Il faudrait presque un diplôme de médecine pour retracer la saison de Clermont, les blessures de ses joueurs et les défaites y afférentes. Une saison à oublier, dès ce dimanche 1er avril, la mauvaise blague : déjà hors course en Top 14, le champion de France en titre vient maintenant d’abdiquer aussi tout espoir en Coupe d’Europe, éliminé à domicile en quarts de finale contre le Racing (28-17).

Eric de Cromières, clinique, avance des raisons « multifactorielles ». Mais le président « jaunard » pense « essentiellement » aux blessures pour expliquer les échecs. Argument recevable, à en juger par la fréquentation de l’infirmerie clermontoise. Dès le mois de décembre, le quotidien régional La Montagne se livrait à une radiographie : 25 des 47 joueurs de l’effectif professionnel avaient alors déjà déclaré forfait pour au moins un match.

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Le martyrologe concerne à peu près tous les secteurs de jeu et tous les traumatismes possibles sur un terrain de rugby : blessures musculaires, fractures, mais aussi un nombre « plus anormal de ruptures ligamentaires, notamment au niveau du genou ».

Il y a quelque chose de symptomatique à voir les Jaunards ainsi broyés sur l’autel d’un rugby professionnel qui va toujours plus vite, toujours plus fort. Ces mêmes Jaunards pourtant si emballants, si convaincants quand ils déploient leur jeu, au point d’avoir maté les Saracens en phase de poule : deux victoires, en Angleterre puis à Clermont, face au doubles champions d’Europe en titre !

Saison « pourrie »

Face au Racing, des blessés avaient fait leur retour. « Mais on aurait préféré avoir un mois de plus pour avoir davantage de liant », fait valoir Franck Azéma, leur entraîneur. La remarque vaut pour la charnière, entre autres : titulaire à la mêlée, Morgan Parra disputait son deuxième match seulement après sa blessure à un genou ; à l’ouverture, le jeune Patricio Fernandez suppléait Camille Lopez, tout juste remis d’une fracture à la cheville gauche.

Même topo pour les trois-quarts centres : Wesley Fofana, remis depuis deux semaines d’une hernie cervicale, a regardé depuis le banc de touche ses petits camarades Rémi Lamerat et Damian Penaud.

Dernier exemple pour la route, peut-être l’un des plus marquants : contre les Racingmen, le club a une nouvelle fois composé sans son ailier Alivereti Raka. Le meilleur finisseur clermontois du début de saison (13 essais en Top 14 et Coupe d’Europe) fréquente l’infirmerie depuis l’hiver et la confrontation face aux Saracens : rupture du ligament croisé antérieur du genou droit.

Finalistes de la Coupe d’Europe l’an passé, les Clermontois arrêtent donc leur périple européen en quarts ce printemps. Reste encore quatre matchs de championnat à disputer avant de mettre un terme à cette saison « pourrie », selon les mots prophétiques de Morgan Parra dès mercredi. Sans le moindre enjeu, cette 9e place du Top 14 interdisant de rêver à toute qualification parmi les six équipes qui aborderont la phase finale en mai.

L’occasion cependant de faire bonne figure, après le 49-0 subi à Toulon lors de la 22e journée. Celle, aussi, d’offrir une belle sortie à un ancien : Aurélien Rougerie, 37 ans, à Clermont depuis 1999. Le joueur arrêtera sa riche carrière à la fin de la saison. Le centre auvergnat a lui aussi fait un tour à la clinique de la Chataigneraie de Beaumont. Une blessure à la main à la suite… d’un accident domestique. Il y a des saisons comme ça...