Nouvelle journée de mobilisation étudiante, à l’occasion de la grève à la SNCF
Nouvelle journée de mobilisation étudiante, à l’occasion de la grève à la SNCF
Le Monde.fr avec AFP
Contre la réforme de l’accès à l’université, le site de Saint-Denis de l’université de Paris-VIII était bloqué mardi matin, de même que Tolbiac (Paris-I) et plusieurs facultés à Montpellier, Nice, Toulouse, Bordeaux…
Un professeur syndiqué se voit refuser l’entrée à l’université de droit de Montpellier, réouverte mardi 3 avril. | SYLVAIN THOMAS / AFP
Les étudiants de diverses universités restaient mobilisés, mardi 3 avril, journée de grève à la SNCF, pour demander le retrait de la loi « orientation et réussite des étudiants » (ORE), qui réforme l’accès à l’enseignement supérieur. L’appel a été lancé notamment par les syndicats étudiants UNEF et Solidaires Etudiant-e- s, les syndicats lycéens UNL et SGL, ainsi que par une « convergence des luttes », qui a réuni des représentants étudiants d’une dizaine d’universités durant le week-end à Bordeaux.
Dans la foulée d’une semaine qui a vu le mouvement se durcir, plusieurs blocus d’universités et des assemblées générales ont été maintenus ou organisés. Le site de Saint-Denis de l’université Paris-VIII était « complètement bloqué », pour « la première fois » depuis le début du mouvement, rapporte sa présidence à l’Agence France-Presse. Sur le site de Paris-I à Tolbiac, 1 500 personnes, d’après les organisateurs ont voté la poursuite du blocage débuté lundi 26 mars, de façon « illimitée » jusqu’au retrait de la loi ORE, avant de partir rejoindre la manifestation des cheminots à 14 heures, au départ de la gare de l’Est. « Le blocage crée des tensions chez les étudiants, mais on voit que c’est une réussite, c’est jusqu’ici le meilleur moyen de se faire médiatiser », explique ainsi Ambre.
#AGTolbiac A l’assemblée générale à Tolbiac, des centaines d’étudiants installés dans l’amphi - Emma « Il y a pas l… https://t.co/ovi0Q48Or8
— C_Stromboni (@CS)
Lire aussi les autres tweets de notre journaliste Camille Stromboni, depuis l’assemblée générale des étudiants à Tolbiac.
A Limoges, un blocage a débuté à la faculté de lettres, et une assemblée générale (AG) était annoncée à 14 heures. A Toulouse-Jean-Jaurès, le blocus se poursuivait, avec une AG matinale au Mirail, avant de rejoindre le cortège des cheminots. A l’université de Nice-Sophia-Antipolis, que présidait Frédérique Vidal avant de devenir ministre de l’enseignement supérieur, l’occupation du campus de Valrose, votée vendredi, a débuté mardi matin.
#Blocage de #Valrose (fac de sciences) à Nice, ancien campus de la ministre Mme Vidal. #université #Lutte https://t.co/FMh2S9jbu0
— injey06 (@Injey Robert)
Dans la matinée également a rouvert la faculté de droit de Montpellier, fermée le 23 mars après qu’une dizaine d’hommes encagoulés ont violemment expulsé d’un amphithéâtre de droit des étudiants hostiles à la loi Vidal. Le doyen de la faculté, Philippe Pétel, qui avait démissionné après les violences, ainsi qu’un professeur d’histoire du droit ont depuis été suspendus de leurs fonctions et mis en examen – pour complicité d’intrusion, et, concernant le professeur seulement, pour violences aggravées.
A l’entrée de la faculté de droit mardi, des vigiles demandaient de présenter la carte d’étudiant, sous surveillance policière, tandis que des étudiants opposés à la réouverture réclamaient que justice soit faite suite. « On veut aller en cours, mais on veut y aller en sécurité et là les conditions ne sont pas réunies », confie ainsi Louise à l’AFP. La jeune étudiante en science politique souligne que « les attaques entre membres de la faculté sur les réseaux sociaux sont très violentes » et que « le climat est loin d’être apaisé ».
En parallèle des blocages, des « universités ouvertes » émergent, comme à Montpellier-III-Paul-Valéry, dont les étudiants ont voté le « blocus illimité », et à Bordeaux, avec des « emplois du temps substitutifs » proposés aux étudiants. Comme l’explique Claire Siegel, maître de conférence à l’université Montpellier-III-Paul-Valery, au Midi libre, les cours « n’ont lieu que dans le cadre de l’occupation active de l’université, une réappropriation du campus par ses usagers, étudiants et enseignants mobilisés. Concrètement, on a mis en place des cycles, par exemple en arts plastiques, en philosophie ». Des https://www.facebook.com/events/2057197434493815/?active_tab=about">conférences quotidiennes sont prévues sur le campus de Bordeaux-Segalen, notamment une, mercredi, consacrée aux « différents moyens de lutte dans l’histoire ».
De nouvelles dates sont prévues, notamment une « manifestation nationale » à Montpellier, le 14 avril, et une « mobilisation nationale unitaire » le 19 avril, selon un calendrier de la « convergence des luttes ».