Des jeunes Palestiniens lors d’échauffourées avec des soldats israéliens à la frontière avec la bande de Gaza, 5 avril. / MOHAMMED ABED / AFP

Israël a prévenu jeudi 5 avril que les consignes de tir données à la frontière avec la bande de Gaza, le 30 mars, resteraient les mêmes vendredi en prévision d’une nouvelle mobilisation côté palestinien.

L’émissaire des Etats-Unis pour le Proche-Orient, Jason Greenblatt, a lancé une mise en garde aux manifestants, leur demandant de « rester en dehors de la zone tampon de 500 mètres » et de ne « pas s’approcher de la barrière de la frontière de quelque manière que ce soit ».

« Nous condamnons les dirigeants et les manifestants qui appellent à la violence ou envoient des manifestants – y compris des enfants – vers la barrière, sachant qu’ils pourraient être blessés ou tués », a ajouté le responsable dans un communiqué à la tonalité extrêmement ferme.

Les Palestiniens de l’enclave se préparent à cette nouvelle protestation pour réclamer le retour des réfugiés qui avaient fui leurs terres lors de la création de l’Etat d’Israël, et la fin du blocus de Gaza par l’Etat hébreu.

L’ONU appelle à la « retenue maximale »

Les organisateurs ont fait savoir qu’ils tenteraient d’empêcher les petits groupes de protestataires qui voudraient s’approcher de la barrière. Les jeunes Palestiniens ont collecté ces derniers jours des pneus qu’ils comptent faire brûler pour empêcher les tireurs israéliens de les voir distinctement.

La journée du 30 mars a été la plus meurtrière depuis la guerre en 2014 entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui gouverne Gaza. Malgré les critiques des Nations unies et de l’Union européenne, qui ont réclamé une « enquête indépendante » sur l’usage par Israël de balles réelles, les responsables israéliens ont refusé de modifier les consignes de tir pour les manifestations prévues après les prières de vendredi.

« S’il y a des provocations, il y aura une réaction des plus dures comme la semaine dernière - (…) Nous restons sur la même ligne, a prévenu à la radio publique le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman. Nous n’avons pas affaire à une manifestation mais à une opération terroriste. »

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a appelé les forces israéliennes à la « retenue maximale » et les Palestiniens à éviter les frictions.

Protestation de six semaines

Le bilan des morts s’est alourdi jeudi avec un Palestinien tué lors d’un raid aérien israélien dans la bande de Gaza et la mort d’un autre, grièvement blessé le 30 mars, portant à vingt le nombre de victimes depuis vendredi.

Des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué, il y a une semaine, près de la barrière séparant Israël de Gaza, au premier jour de « La marche du retour ». Cette protestation, qui doit durer six semaines, vise à réclamer « le droit au retour » de quelque 700 000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d’Israël en 1948.

Des milliers de manifestants sont de nouveau attendus ce vendredi.