Le scandale Cambridge Analytica a plongé Facebook dans une grave crise. / RICHARD DREW / AP

« Nous avons banni le site This is Your Digital Life (…), car il a utilisé à mauvais escient certaines de vos informations Facebook en les partageant avec une entreprise nommée Cambridge Analytica. » Voilà le message que les millions d’utilisateurs de Facebook dont les données ont pu être aspirées indirectement par Cambridge Analytica découvrent depuis lundi 9 avril en se connectant au réseau social. L’entreprise reconnaît qu’il reste « beaucoup de travail à faire » et assure que ses employés s’engagent « à lutter contre les abus et à donner [à ses utilisateurs] le contrôle de [leur] vie privée ».

Les autres utilisateurs, ceux dont les données n’ont, selon Facebook, pas été récupérées dans cette affaire, peuvent quant à eux voir apparaître un message les invitant à se rendre dans la section « Apps et sites Web » de leurs paramètres pour faire le tri dans les applications dont ils ne se servent plus.

« Une énorme erreur »

Facebook est accusé depuis plusieurs semaines d’avoir laissé Cambridge Analytica, une entreprise spécialiste de l’influence politique proche de Donald Trump, s’emparer des données personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs (majoritairement américains), par le truchement d’une application de quiz présentée comme un outil de recherche académique.

Mark Zuckerberg a reconnu le 4 avril que 87 millions d’utilisateurs de Facebook à travers le monde avaient potentiellement été touchés, dont 2,7 millions d’Européens. Le PDG de Facebook a depuis entamé une contre-offensive politique et médiatique, reconnaissant même, lors d’une de ses rares conférences de presse, « une énorme erreur », et annonçant une série de mesures.

Une « erreur » dont Mark Zuckerberg devra s’expliquer devant le Congrès américain. Il est attendu ce mardi 10 avril au Sénat et le lendemain à la Chambre des représentants. La commission sénatoriale du commerce entend interroger le fondateur de Facebook sur son plan pour « regagner la confiance perdue », « sauvegarder la confidentialité des données des usagers » et « mettre fin à une série de réponses tardives à des problèmes importants ».