Les affrontements se durcissent à Notre-Dame-des-Landes
Les affrontements se durcissent à Notre-Dame-des-Landes
Le Monde.fr avec AFP
Plusieurs « zadistes » et un gendarme ont été blessés ; un véhicule de gendarmerie a reçu des cocktails Molotov ; un hélicoptère a été visé par des tirs de fusée.
Un véhciule blindé de la gendarmerie face à un barrage sur la ZAD de NDDL, mardi 10 avril 2018. / STÉPHANE MAHÉ / REUTERS
De nouveaux heurts ont éclaté, mardi 10 avril, entre les gendarmes mobiles et les occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Vers 7 h 30, un peu plus d’une heure après la reprise des opérations, les gendarmes ont lancé plusieurs grenades assourdissantes et tiré des gaz lacrymogènes, les « zadistes » ripostant par des jets de projectiles, de cocktails Molotov.
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Deux gendarmes et 6 zadistes ont été blessés par des grenades de désencerclement. Les heurts sont principalement concentrés en deux lieux, la Chèvrerie et les Vraies Rouges. Des cocktails Molotov ont été lancés sur un véhicule de gendarmerie, qui n’a pas été détruit. Un hélicoptère de la gendarmerie qui survolait la zone a également été visé par des tirs de fusée qui ne l’ont pas atteint, a rapporté le porte-parole du ministère de l’intérieur, Frédéric de Lanouvelle.
Un gendarme blessé est évacué, mardi 10 avril 2018. / STEPHANE MAHE / REUTERS
Une vingtaine de squats à démanteler
L’intervention pourrait « durer jusqu’à la fin de la semaine », a dit le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, en évoquant une journée de mardi « forcément cruciale ». Une vingtaine de squats restent à démanteler, après les 13 qui l’ont été déjà, a-t-il précisé.
« Il est certain que c’est un sujet qui ne va pas être réglé en un ou deux jours. On travaille dans la durée », a confirmé le directeur général de la gendarmerie nationale, le général Richard Lizurey. « Nous procédons avec ordre et méthode, squat après squat, de manière à ce que le niveau de violence et le niveau des dégâts collatéraux soient les moins élevés possibles », a déclaré sur RTL le général.
#NDDL : "'L'objectif pour nous, avoir un niveau de violence et d'affrontements le plus bas possible, pour qu'il n'y… https://t.co/xt1IRqiJ9y
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Le ministre de l’intérieur a rappelé avoir donné pour consigne aux forces de l’ordre « la plus grande retenue ». « Nous ne voulons pas d’un Rémi Fraisse [jeune tué par une grenade offensive lors d’affrontements à Sivens en 2014], nous ne voulons pas qu’il y ait des jeunes qui puissent être blessés, nous ne voulons pas que des forces de l’ordre puissent être atteintes », a-t-il affirmé.
Selon les occupants, une centaine de camions de gendarmes mobiles, blindés, tractopelles… sont revenus mardi matin sur la ZAD. « Plusieurs lieux de vie et projets agricoles semblent aujourd’hui immédiatement dans les viseurs de la préfecture », ont-ils précisé.
« Plus ça va aller, plus ça va être compliqué », avait assuré la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, à la fin de la première journée de l’intervention, qui mobilise 2 500 gendarmes. Cette opération répond à l’engagement pris par Edouard Philippe d’éradiquer cette « zone de non droit » le 17 janvier, lorsqu’il a mis fin au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.