A l’université Paris-VIII-Saint-Denis, des étudiants restent à l’extérieur alors que l’université est bloquée. / LUDOVIC MARIN / AFP

Plusieurs manifestations contre la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) étaient prévues mardi 10 avril, comme à Montpellier dès le début de matinée, à Paris devant l’université de la Sorbonne à 12 h 30 ou à Lille à 14 h 30, place de la République. L’appel à élargir la mobilisation dans les universités ce mardi avait été lancé durant le week-end par la Coordination nationale étudiante.

Des étudiants des universités de Rouen et d’Orléans ont rejoint lundi soir le mouvement contre cette réforme, accusée d’instaurer la sélection à l’entrée de l’université. En Seine-Maritime, les étudiants ont voté, lors d’une assemblée générale, l’occupation du campus, ainsi que la création d’une université libre, avec des cours alternatifs, à compter de mardi. A Orléans, des étudiants cherchent à sensibiliser leurs camarades au sujet de la loi Vidal. Ils occupent une salle du bâtiment de lettres et sciences humaines, d’après La République du Centre.

A Nancy, les étudiants ont voté à 70,5 %, par voie électronique, la reprise des cours d’après un communiqué de l’université. Le président de l’université, souhaitant éviter de « recourir à la force », a demandé à rencontrer trois représentants du comité de mobilisation mardi pour négocier la levée du blocage, indique l’AFP.

Partiels sous surveillance policière

Dans une tribune publiée sur le site franceinfo, 400 enseignants-chercheurs dénoncent la mise en œuvre d’une « sélection hypocrite » à l’entrée en fac, par l’intermédiaire de la plate-forme Parcoursup, et soutiennent la mobilisation étudiante. « Le gouvernement défend sa loi en invoquant une politique d’orientation destinée à pallier les échecs en premier cycle. Mais il ne donne aucun moyen pour mettre en place les cours de mise à niveau, dont il annonce unilatéralement la mise en place », écrivent-ils. Des enseignants de différentes universités ont d’ores et déjà décidé de ne participer au classement des dossiers des candidats à une place en licence.

A Nanterre et à Lille, des échauffourées ont eu lieu lundi. A l’université Paris-Nanterre, qui n’avait jusqu’à présent pas été touchée par la mobilisation, des CRS sont intervenus à la mi-journée dans un bâtiment afin d’y déloger une « trentaine d’individus extérieurs à l’université » entrés par « effraction », selon la présidence de l’université. Ils y sont intervenus une seconde fois dans l’après-midi alors que quelque 200 étudiants et personnels improvisaient une réunion pour discuter des suites à donner à leur mouvement. Sept personnes ont été interpellées. La présidence de l’université, qui assure que l’intervention ne visait pas initialement cette assemblée générale dont elle n’avait pas connaissance, a rouvert le bâtiment dès mardi matin.

A l’université de droit Lille-II, où se tenaient lundi des partiels, une vingtaine de CRS postés devant l’entrée du bâtiment a fait face à une centaine de manifestants, principalement des étudiants et enseignants, soutenus par des cheminots.

Les universités de Toulouse-Jean-Jaurès, Montpellier-Paul-Valéry, Rennes-II et plusieurs sites de Paris-I, dont celui de Tolbiac, étaient toujours à l’arrêt lundi soir, tandis que l’accès à certains bâtiments d’autres campus restait perturbé, comme à Bordeaux, sur le site de la Victoire, ou à Nantes.