CRS devant l’entrée de l’Ecole normale supérieure de Paris, jeudi 3 mai. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

L’Ecole normale supérieure (ENS) de la rue d’Ulm, à Paris (5e), « vient de vivre des moments difficiles, mais la situation est rétablie » et elle rouvrira lundi 7 mai, a fait savoir l’école par un communiqué, vendredi 4 mai. Toutes les activités y avaient été suspendues à la suite d’un « colloque intempestif », mercredi soir, suivi d’une occupation des locaux.

Le communiqué explique :

« Durant cette journée du 3 mai, un grand nombre de discussions ont eu lieu entre l’équipe de direction de l’Ecole et des délégations d’étudiants et/ou occupants et de normaliens. Les occupants extérieurs sont repartis peu à peu, sans qu’il soit nécessaire de faire intervenir dans l’Ecole les forces de police (qui avaient mis en place un dispositif rue d’Ulm pour réguler l’accès), et depuis hier soir l’Ecole n’est plus occupée. »

Jeudi après-midi, la direction de l’ENS avait posé un ultimatum aux étudiants qui occupaient le bâtiment depuis mercredi soir : soit ils quittaient les lieux ; soit les CRS intervenaient. L’occupation s’est donc terminée jeudi soir, comme l’annonçaient les étudiants mobilisés sur leur page Facebook :

« Dès aujourd’hui [vendredi], le personnel de l’Ecole est de retour pour préparer les conditions de cette réouverture. La sécurité de l’Ecole est à nouveau assurée pour l’ensemble des étudiants et des personnels », dit l’ENS, qui prévoit une reprise normale des activités à partir de lundi, même si la cafétéria sera en service restreint, « car les stocks pillés doivent être reconstitués ».

L’occupation a laissé des stigmates, notamment de nombreux tags, et la détérioration du monument aux morts de l’école, qui a suscité une indignation.

« De manière particulièrement choquante pour toute la communauté normalienne, le monument aux morts a été tagué, et un message “Mort à la démocratie” orne tout un pan de mur », pouvait-on lire dans un communiqué de l’école le jeudi 3 mai.

Du côté des étudiants, cette action a également choqué. « J’ai vu des photos de tags sur le monument aux morts, c’est assez déplacé de faire ça, raconte Margot, étudiante en littérature, rencontrée devant l’école jeudi. Je sais qu’il n’y avait pas exclusivement des étudiants de l’ENS, donc ce n’est peut-être pas de leur fait, mais ça reste grave… »

Pour Juan Branco, qui a participé à l’organisation du « colloque intempestif » mercredi, ce n’est pas du fait d’étudiants mobilisés. « Nous ne sommes pas des gens stupides, là pour saccager leur propre bâtiment. » Et d’ajouter, « au départ il semblait y avoir une portée politique, mais ensuite il a été vandalisé ». Sur une des photos diffusées sur Twitter, on voit une liste de noms intitulée « A nos morts, tués par votre police ».