Moines de Tibéhirine : Alger donne son accord au Vatican pour une béatification à Oran
Moines de Tibéhirine : Alger donne son accord au Vatican pour une béatification à Oran
Le Monde.fr avec AFP
Les religieux français, tués en 1996 dans des circonstances obscures, avaient été déclarés martyrs par le pape François en janvier.
Prière en mémoire des sept moines français du monastère de Tibéhirine à l’occasion du dixième anniversaire de leur assassinat, en mai 2006, à la cathédrale Notre-Dame-d'Afrique à Alger. / FAYEZ NURELDINE/AFP
L’Algérie a donné au Vatican son accord pour la béatification à Oran des moines français de Tibéhirine, assassinés en 1996 dans des circonstances mystérieuses, a annoncé, mardi 10 avril, le ministre algérien des affaires étrangères.
« L’Algérie a donné son accord pour la béatification de ces moines et cela a été signifié au Vatican », a déclaré Abdelkader Messahel à la chaîne de télévision France 24. « La béatification se fera dans quelques mois, dans quelques semaines, à Oran », a-t-il ajouté.
Les sept religieux français avaient été enlevés en mars 1996 dans leur monastère de Notre-Dame de l’Atlas, à 80 km au sud de la capitale, Alger. Leur mort avait été annoncée quelques semaines plus tard, le 23 mai, par le Groupe islamique armé (GIA) dans un communiqué.
Le pape François avait ouvert la voie à leur béatification en les déclarant martyrs, fin janvier, au côté de douze autres religieux et religieuses tués dans le pays entre 1994 et 1996, dont l’ancien évêque d’Oran, Pierre Claverie.
« Tout le monde sait »
Interrogé sur une possible présence du pape à cette cérémonie en Algérie, Abdelkader Messahel ne l’a pas exclue : « On verra, pourquoi pas ? »
Des doutes pèsent sur la thèse officielle avancée à l’époque par Alger, celle d’un enlèvement puis d’un assassinat des moines par le GIA en pleine guerre civile. Des soupçons ont, depuis, émergé sur une possible implication des services secrets militaires algériens.
Une hypothèse balayée mardi par le ministre : « Tout le monde sait dans quelles circonstances ils ont disparu, les Français le savent, les Algériens le savent. La coopération entre les appareils judiciaires algériens et français a été totale, nous avons travaillé en toute transparence. »