Trump, « menteur au comportement mafieux », selon l’ex-chef du FBI
Trump, « menteur au comportement mafieux », selon l’ex-chef du FBI
Le Monde.fr avec AFP
James Comey publie le 17 avril ses mémoires dans lesquels il égratigne sérieusement le locataire de la Maison Blanche.
James Comey, lors d’une audition au Sénat américain, le 8 juin 2017. / Andrew Harnik / AP
A chaque sortie d’un livre événement, les bonnes pages fuitent dans la presse. Les mémoires de James Comey, ancien patron du FBI, ne dérogent pas à la règle. Avec, dans les premiers extraits diffusés jeudi 12 avril dans la presse américaine, une cible principale : le président américain. Donald Trump est un menteur invétéré soumettant son entourage à un code de loyauté rappelant l’attitude d’un chef mafieux, estime James Comey.
L’ex-chef des services fédéraux décrit un locataire de la Maison Blanche obsédé par des détails scabreux le concernant. M. Comey relate ainsi que le président lui a demandé d’enquêter sur des allégations le mettant en présence de prostituées russes en 2013 dans un hôtel à Moscou.
Ce « dossier », faisant état d’une vidéo à caractère sexuel montrant Donald Trump, avait été rédigé par un ancien agent du renseignement britannique pour le compte d’opposants politiques au candidat républicain. Jugé crédible dans un premier temps par le renseignement américain, son authenticité avait ensuite été complètement remise en question.
Lors de cette discussion dans la tour Trump en janvier 2017, M. Trump a demandé au chef du FBI de tordre le cou à ces affirmations qui lui étaient très défavorables « au cas où il existerait une seule chance sur 100 qu’elles soient prises au sérieux par sa femme, Melania », selon James Comey.
Mensonge généralisé et système mafieux
Cet échange avec le président « m’a fait revenir au début de ma carrière, quand j’étais procureur face au Milieu » ajoute James Comey, qui décrit une scène digne de la mafia :
« Le cercle silencieux qui acquiesce. Le boss qui fait le jour et la nuit. Les serments de fidélité. La vision du monde selon laquelle tous sont contre nous. Le mensonge généralisé, qu’il soit petit ou gros, au service d’une sorte de code de loyauté qui place l’organisation au-dessus de la moralité et de la vérité. »
Les mémoires de James Comey, à paraître le 17 avril et intitulés « A Higher Loyalty : Truth, Lies, and Leadership », retracent vingt ans de carrière comme procureur à New York puis ministre adjoint de la Justice dans le gouvernement de George W. Bush, et chef du FBI entre 2013 et 2017.
Le livre s’est un temps hissé en tête du classement des préventes d’Amazon, grandement aidé par les messages vengeurs sur Twitter de Donald Trump qui l’avait limogé le 9 mai 2017.
Lors d’une audition extraordinaire au Sénat, James Comey avait révélé les pressions venues de la Maison Blanche, le fait que le président ait exigé sa « loyauté » et qu’il lui ait demandé d’abandonner un volet de l’enquête portant sur le général Michael Flynn, son conseiller à la sécurité nationale, forcé à la démission.