EDF renvoyé devant la justice pour « homicide involontaire » d’un gendarme en Provence
EDF renvoyé devant la justice pour « homicide involontaire » d’un gendarme en Provence
L’électricien est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains pour homicide involontaire en 2011 d’un plongeur de la gendarmerie dans un canal que le groupe exploitait.
Le canal de la Durance le 7 novembre 2013. / Sébastien Thébault / Wikimedia Commons
Le 1er septembre 2011, deux gendarmes de la brigade mixte côtière et fluviale (BMCF) de Martigues avaient plongé dans le canal de la Durance, aux Mées (Alpes-de-Haute-Provence), à 12 mètres de profondeur, pour retrouver une arme de poing découverte deux jours plus tôt par un autre plongeur dans une mission d’entretien.
Un responsable d’EDF présent sur les lieux avait autorisé la plongée. L’usine EDF d’Oraison, située en aval, était à l’arrêt, mais le maréchal des logis-chef Khaled Bentabet avait disparu, sans doute aspiré dans le tunnel sous-marin long de 2,7 km et large d’une dizaine de mètres se trouvant à proximité immédiate des lieux de la plongée.
Six jours plus tard, son corps avait été retrouvé de l’autre côté du tunnel, à plus de 3 km.
De « multiples négligences » selon l’accusation
L’enquête préliminaire ouverte sur cette mort avait été classée sans suite, mais la veuve du militaire avait porté plainte en août 2014.
Le 5 avril, la juge d’instruction Véronique Guetat a décidé de renvoyer en correctionnelle le groupe EDF en tant que personne morale, suivant en cela les réquisitions du parquet, a-t-on appris de source judiciaire.
« Les investigations que nous avions réclamées au juge d’instruction et des experts judiciaires, qui ont accompli un travail remarquable, ont fini par établir la vérité de négligences multiples et particulièrement graves », assure Emmanuel Molina, l’avocat marseillais de la famille de la victime. « Il appartient désormais à la justice d’apprécier les fautes imputées à EDF », ajoute-t-il.
EDF n’a pas souhaité faire de commentaires, disant par la voix de son avocat Christophe Bass qu’elle réservait ses observations pour la justice.