Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, en avril 2015, à l’occasion du lancement de Messenger. | Josh Edelson / AFP

La messagerie de Facebook, Messenger, a fini de déployer sa version chiffrée. C’est ce qu’a déclaré un porte-parole de l’entreprise dans les colonnes du site spécialisé Wired, mardi 4 octobre. Annoncée en juillet, cette fonctionnalité est désormais accessible aux plus de 900 millions d’utilisateurs de l’application de messagerie, l’une des plus populaires au monde.

Ils pourront choisir de communiquer avec leurs contacts avec un chiffrement de bout en bout, ce qui signifie que seuls les appareils des personnes participant à la conversation pourront déchiffrer leurs messages – ce qui est censé les mettre à l’abri des regards indiscrets, qu’il s’agisse de ceux des autorités, de pirates et même de Facebook. Il est aussi possible de faire en sorte que les messages envoyés soient éphémères, comme sur Snapchat. Le protocole choisi par Facebook pour chiffrer ces messages, appelé Signal, est réputé robuste.

Une option à activer

WhatsApp, qui appartient à Facebook, avait annoncé en avril la généralisation de ce dispositif sur son application. Mais contrairement à WhatsApp, le chiffrement de Messenger ne se fera pas par défaut : il faudra pour cela activer l’option « conversations secrètes ». Ce qui s’explique par l’existence de certaines fonctionnalités de Facebook Messenger, comme les « tchatbots », des programmes d’intelligence artificielle qui peuvent effectuer certaines tâches, mais qui ne peuvent fonctionner si la conversation est chiffrée. Google a récemment fait, pour les mêmes raisons, un choix similaire avec sa nouvelle application de messagerie Allo.

Depuis les révélations d’Edward Snowden en 2013 sur l’ampleur de la surveillance de la National Security Agency (NSA) américaine, les grandes entreprises de la Silicon Valley proposent de plus en plus à leurs utilisateurs des solutions de chiffrement, notamment dans les messageries. Mais le choix de Google et de Facebook de ne pas l’activer par défaut a été largement critiqué par les défenseurs de la vie privée. Edward Snowden avait ainsi déconseillé aux internautes d’utiliser Allo, qu’il assimile à une application de surveillance. Christopher Soghoian, de l’ACLU, une puissante organisation américaine de défense des droits civiques, avait quant à lui réagi à l’annonce de Facebook en juillet, regrettant que ce type de système « favorise les utilisateurs éduqués qui ont le temps de s’informer sur d’obscures options de sécurité ».