L’Etat ouvre la porte à un déstockage des déchets toxiques de Stocamine
L’Etat ouvre la porte à un déstockage des déchets toxiques de Stocamine
Le Monde.fr avec AFP
Le déstockage est réclamé par les élus locaux et les associations environnementales qui craignent une pollution de la nappe phréatique née d’un ennoyage de la mine.
Le site alsacien a cessé son activité en 2002 à la suite d’un incendie. / SEBASTIEN BOZON / AFP
C’est un choix polémique sur lequel l’Etat pourrait revenir. Les déchets dangereux de l’ancien centre souterrain Stocamine à Wittelsheim, dans le Haut-Rhin, pourraient être déstockés, selon un communiqué de la préfecture du Haut-Rhin. Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique, va commander une « étude sur la faisabilité d’un déstockage intégral des déchets, hors le bloc 15 », ont annoncé dans un communiqué commun le préfet du Haut-Rhin et plusieurs élus locaux mardi 17 avril.
Le centre de stockage de déchets dangereux non radioactifs Stocamine a ouvert en 1998 mais a dû interrompre son activité au bout de quatre ans, en septembre 2002, à la suite d’un incendie. Depuis, la polémique sur le devenir des 44 000 tonnes de déchets bloquées 500 mètres sous terre dans d’anciennes galeries de mines de potasse est incessante, du fait des risques potentiels sur l’environnement.
Année de réflexion
Le déstockage est réclamé par les élus locaux, les anciens mineurs et les associations environnementales. Il écarterait, selon eux, le risque de pollution de l’eau de la nappe phréatique – l’une des plus grande d’Europe – née d’un ennoyage de la mine.
L’Etat a jusqu’alors retenu la solution opposée, celle du confinement définitif des déchets, exception faite d’un peu plus de 2 200 tonnes contenant, entre autres, du mercure. Autorisé pour une durée illimitée par un arrêté préfectoral du 23 mars 2017, le confinement est défendu par l’ancien exploitant, les Mines de potasse d’Alsace (MDPA), au motif de l’instabilité du terrain minier, qui rend déjà inaccessible une partie des galeries du bloc 15.
Selon France Bleu, les travaux devaient se terminer en 2024, mais des parlementaires alsaciens ont récemment lancé une mission parlementaire destinée à évaluer les meilleures solutions pour préserver la nappe phréatique.
Nicolas Hulot a décidé que l’année 2018 serait « mise à profit » pour approfondir quatre aspects du dossier, notamment la question du délai de quinze ans mis en avant par les Mines de potasse d’Alsace pour remonter l’ensemble des déchets hors bloc 15 et celle de l’inventaire des éléments disponibles sur le contenu effectif des colis de déchets stockés. Si le délai se révélait « significativement inférieur à quinze ans », le communiqué précise que la question de remonter ces déchets sans risque « se poserait différemment ».