Arménie : les autorités commémorent le génocide après dix jours de crise politique
Arménie : les autorités commémorent le génocide après dix jours de crise politique
Le Monde.fr avec AFP
Ces cérémonies commémorant le génocide arménien (1915-1917) se déroulent au lendemain de la démission du premier ministre, Serge Sarkissian, après plus d’une semaine de manifestations.
Les autorités arméniennes ont commémoré le génocide arménien, le 24 avril. / KAREN MINASYAN / AFP
Une parenthèse d’union nationale après dix jours de crise politique. Les autorités arméniennes ont célébré l’unité du pays, mardi 24 avril, lors des commémorations du génocide arménien (1915-1917). Ces cérémonies se déroulent au lendemain de la démission du premier ministre, Serge Sarkissian, après plus d’une semaine de manifestations.
Le président Armen Sarkissian (sans lien de parenté avec Serge Sarkissian), le premier ministre par intérim, Karen Karapetian, et les autorités religieuses du pays se sont notamment rendus au mémorial dédié aux victimes des massacres perpétrés au début du XXe siècle sous l’Empire ottoman qui a fait 1,5 million de morts, selon l’Arménie. Alors que la Turquie considère qu’il s’agissait d’une guerre civile qui a fait 300 000 à 800 000 morts, autant du côté turc qu’arménien.
Rappelant la tragédie ayant frappé les Arméniens, M. Karapetian a déclaré dans un communiqué que « nous traversons aujourd’hui une autre étape très difficile de notre histoire. Nous montrons au monde aujourd’hui que, malgré les difficultés et nos problèmes internes non résolus, nous restons ensemble et unis ». Le premier ministre par interim doit rencontrer mercredi Nikol Pachinian, le député d’opposition qui a mené pendant onze jours la contestation contre Serge Sarkissian.
Un vote à l’Assemblée dans la semaine
N’ayant pas le droit de se représenter à un troisième mandat de président, ce dernier avait fait modifier la Constitution pour renforcer les pouvoirs du premier ministre avant de se faire nommer à ce poste, son successeur comme président n’ayant plus que des pouvoirs honorifiques. Mais face à la contestation de la rue, M. Sarkissian a été contraint de démissionner lundi.
Dans la foulée, M. Pachinian s’est prononcé pour la tenue d’élections législatives anticipées :
« Notre révolution de velours a gagné mais ce n’est que le premier pas. Notre révolution ne peut pas s’arrêter à mi-chemin et j’espère que vous allez continuer jusqu’à la victoire finale. »
Mais en attendant, un vote à l’Assemblée, largement dominée par le Parti républicain d’Arménie de Serge Sarkissian, est prévu dans un délai de sept jours pour désigner un nouveau chef du gouvernement.