Financement du terrorisme : 416 donateurs de l’Etat islamique identifiés
Financement du terrorisme : 416 donateurs de l’Etat islamique identifiés
Le Monde.fr avec AFP
Le procureur de Paris François Molins s’est alarmé jeudi d’un « microfinancement » du terrorisme alimenté par des sommes « modiques mais en nombre important ».
Quatre cent seize donateurs ayant participé au financement de l’organisation Etat islamique (EI) ont été identifiés en France, a déclaré jeudi 26 avril le procureur de Paris, François Molins. « C’est beaucoup », a commenté le magistrat, qui s’exprimait sur Franceinfo alors que se tient à Paris une conférence sur le financement du terrorisme international.
Ses services ont également identifié « 320 collecteurs essentiellement basés en Turquie et au Liban grâce à qui les djihadistes qui se trouvaient en Syrie ou en Irak pouvaient recevoir des fonds », a ajouté M. Molins. Le procureur de Paris s’est notamment alarmé d’un « microfinancement » du terrorisme alimenté par des sommes « modiques mais en nombre important ». Interrogé sur le coût des attaques djihadistes de 2015 en France, il a estimé que « les terroristes [avaient] eu besoin de 25 000 euros pour organiser les attentats de janvier 2015 [contre Charlie Hebdo, et l’Hyper Cacher] et 80 000 pour ceux du 13 novembre » à Paris et Saint-Denis.
Organisée au siège de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la conférence de Paris réunit près de 500 experts et 80 ministres de 72 pays qui planchent sur le financement du terrorisme international, en particulier celui de l’EI et d’Al-Qaida. Le président Emmanuel Macron doit prendre la parole jeudi à 17 h 30 pour clôturer les travaux.
Deux principaux vecteurs de financement
Dans les colonnes du quotidien régional Le Parisien, il a apporté d’autres précisions quant au financement de l’Etat islamique.
« Daech [acronyme arabe de l’EI] s’est principalement financé en utilisant deux vecteurs. D’abord la “zakat”, la charité : on envoie de l’argent à des associations à but humanitaire ou directement à des membres de sa famille qui sont sur place. (…) Ensuite, il y a la “ghanima”, le butin de guerre, c’est-à-dire le financement par des actes délictueux. »
Plusieurs dossiers dans lesquels des parents sont soupçonnés d’avoir envoyé de l’argent à leur enfant parti combattre aux côtés de groupes djihadistes sont entre les mains de la justice, et des condamnations pour de tels faits ont déjà été prononcées.
Les failles du système de mandat cash, qui permet de transférer très rapidement de l’argent à un tiers, ont aussi été utilisées pour financer les djihadistes partis combattre en zone irako-syrienne. Soupçonnée d’avoir manqué de vigilance en la matière, La Banque postale est visée depuis septembre par une enquête préliminaire du parquet de Paris.