L’essentiel

  • Le premier ministre, Edouard Philippe, a reçu les syndicats de la SNCF à tour de rôle à Matignon, lundi 7 mai, après que ceux-ci l’ont interpellé pour dénoncer la méthode employée par le gouvernement quant à la réforme ;
  • A l’issue de ces rencontres, le premier ministre a déclaré que le texte de la réforme ne « changera pas fondamentalement », mais « peut être encore finalisé » ;
  • L’intersyndicale se réunira mercredi pour faire le point à la suite des rendez-vous de Matignon. La CGT est ressortie de la rencontre « motivée pour continuer le mouvement social ».

Le détail des annonces

Le premier ministre s’est exprimé à la fin de la rencontre, mais sans faire d’annonce à même de stopper immédiatement la mobilisation :

  • Sur l’épineuse question de la dette de la SNCF, qui s’élève à 47 milliards d’euros, Edouard Philippe n’a donné aucun indice concernant le montant que l’Etat compte reprendre à compter du 1er janvier 2020, si ce n’est qu’il sera « substantiel ». Il a indiqué qu’il serait précisé ce mois-ci avant l’examen du projet de loi au Sénat, en soulignant que ses modalités ne devront pas remettre en cause les engagements de la France en matière de réduction de déficit et de dette publics ;
  • Cette reprise doit s’inscrire, selon lui, dans un retour de la SNCF à l’équilibre financier à l’horizon 2022, qui suppose aussi des efforts pour réduire son retard de productivité par rapport à ses futurs concurrents potentiels ;
  • Edouard Philippe s’est aussi prononcé pour l’introduction d’une « règle d’or » interdisant tout endettement excessif du groupe à l’avenir.

La citation

« Pour nous, clairement, la grève se poursuit. »

C’est ce qu’a déclaré Laurent Brun, secrétaire général de la CGT, premier syndicat de la SNCF, au sortir de la rencontre. « Les grévistes vont poursuivre le combat le temps d’avoir [des] réponses du gouvernement », a ajouté M. Brun, soulignant qu’il reste « encore trois semaines pour interrompre le processus parlementaire » avant l’examen du projet de loi de réforme ferroviaire au Sénat prévu à partir du 23 mai.

« Toutes les réponses qui nous sont soumises ne sont pas de nature à arrêter la grève », a affirmé Eric Meyer, le porte-parole de SUD-Rail, qui était « venu demander un autre pacte ferroviaire ». « On aurait tendance à penser que le gouvernement joue le pourrissement », a-t-il ajouté.

L’intersyndicale se réunira mercredi à 17 heures au siège de la CGT pour faire le point à la suite des rendez-vous de Matignon.

« Il y a une main tendue, et elle a été partiellement saisie », s’est réjoui le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, estimant que « le dialogue peut reprendre ».

Par ailleurs, des cheminots de Sud-Rail ont envahi lundi après-midi à Paris, successivement, la gare Montparnasse, la gare de l’Est, où ils ont à chaque fois été dispersés par les CRS, et la gare du Nord. Après avoir été encerclés pendant plus d’une heure par les forces de l’ordre, les manifestants se sont finalement dispersés en fin de journée.