Depuis 1978, les cinéastes étrangers qui n’ont pas pu présenter leurs films à Cannes.

2018, Jafar Panahi et Kirill Serebrennikov en attente

Kirill Serebrennikov, réalisateur de « Leto », est assigné à résidence en Russie. / MIKHAIL JAPARIDZE/TASS/ABACA

Malgré les demandes officielles du Festival auprès des autorités de leurs pays respectifs, Jafar Panahi, l’Iranien dissident de Three Faces, et le Russe Kirill Serebrennikov, de Leto – accusé de détournement de subventions publiques –, ne savaient toujours pas, lundi 30 avril, à l’heure où nous bouclions ces pages, s’ils pourraient se rendre à Cannes, où leurs films sont en compétition.

2017, Mohammad Rasoulof surveillé

Mohammad Rasoulof, réalisateur iranien d’« Un homme intègre ». / LOIC VENANCE/AFP

L’an dernier, le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof obtient le prix Un certain regard pour son film Un homme intègre. Cinq mois plus tard, il se fait retirer son passeport à l’aéroport de Téhéran et est mis sous surveillance policière. Le pouvoir iranien ne lui pardonne pas ses films très critiques.

2006, Lou Ye sanctionné

Lou Ye, réalisateur chinois de « Summer Palace ». / DR

Le cinéaste chinois Lou Ye a décidé de présenter son film, Summer Palace, au Festival sans l’approbation des autorités de son pays. La sanction est implacable : il est interdit de tournage pendant cinq ans par la censure. Son film traitait des événements de la place Tiananmen occupée par les étudiants au printemps 1989 et de la répression sanglante qui s’est ensuivie.

1982, Yilmaz Güney exilé

Yilmaz Güney, réalisateur de « Yol », Palme d’or en 1982. / GUNEY FILM/CACTUS FILM

C’est en prison que le cinéaste turc d’origine kurde dissident tourne une grande partie de Yol, la permission. Güney parvient à s’évader pour se réfugier en France où il termine le montage de son film, qui remporte la Palme d’or, ex aequo avec Missing, de Costa-Gavras. Il meurt d’un cancer deux ans plus tard sans avoir pu retourner en Turquie.

1978, Andrzej Wajda bâillonné

Andrzej Wajda, réalisateur polonais de « L’Homme de marbre ». / ALEKSIEJ WITWICKI/FORUM/RUE DES ARCHIVES

Gilles Jacob, alors délégué général du Festival, se rend à Varsovie pour visionner L’Homme de marbre, du réalisateur polonais, déjà distingué par un Prix spécial du jury à Cannes en 1957. Refus des autorités. Qu’à cela ne tienne, Jacob parvient à récupérer les bobines et les fait sortir en catimini de Pologne pour déjouer la censure. Le film sera présenté à Cannes sans son réalisateur.

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