Les pilotes de Brussels Airlines se mettent en grève
Les pilotes de Brussels Airlines se mettent en grève
LE MONDE ECONOMIE
Lundi 14 et mercredi 16 mai, près de 600 vols seront annulés et 63 000 passagers touchés.
A l’aéroport de Lisbonne, le 24 avril. / RAFAEL MARCHANTE / REUTERS
Il y a un petit parfum venu de France – et d’Air France – dans le conflit que lance, lundi 14 et mercredi 16 mai, une grande partie des pilotes de SN Brussels Airlines. Près de 600 vols seront annulés et 63 000 passagers touchés par ce mouvement, qui n’est que le deuxième dans l’histoire de la société, née en 2006 sur les restes de la défunte Sabena.
Contraints à des efforts salariaux depuis 2012, les pilotes espéraient que le rachat de leur compagnie par Lufthansa, en 2017, la sortirait de l’ornière. Ils ont rapidement déchanté après le licenciement de leur patron, Bernard Gustin, et de son bras droit, Jan De Raeymaeker, remplacés par des dirigeants allemands. Et le sort qui sera finalement réservé à SN Brussels dans l’ensemble Eurowings, filiale du groupe allemand, reste incertain.
26 millions d’euros de pertes au premier trimestre
Christina Foerster, la nouvelle directrice générale de la compagnie belge, a été clairement parachutée pour restaurer la rentabilité de l’entreprise, qui a subi 26 millions d’euros de pertes au premier trimestre et va perdre quelque 10 millions supplémentaires en raison de la grève.
Les pilotes ont rejeté une proposition d’augmentation de 3 % au 1er janvier 2019 et de 3 % en 2020. Vendredi 11 mai, la direction a promis de leur soumettre rapidement un nouveau plan, axé surtout, semble-t-il, sur l’allégement de la charge de travail et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Pour ce qui est des investissements – et donc de la survie à long terme –, en revanche, les 3 900 employés auraient du souci à se faire. Le directeur de la communication de Lufthansa, Andreas Bartels, a fait savoir – en niant toute menace – que la société n’avait pas l’habitude d’investir « dans une flotte dont le positionnement en termes de coûts n’est pas correct ». « Nous investissons là où il y a des perspectives de croissance », a ajouté M. Bartels. Or, Eurowings dans son ensemble a perdu 203 millions d’euros depuis le début de l’année.