« J’ai choisi de faire un DUT plutôt qu’une classe prépa, parce que c’est concret »
« J’ai choisi de faire un DUT plutôt qu’une classe prépa, parce que c’est concret »
Très bon élève de terminale S et passionné de chimie, Tony a préféré ce bac + 2 intégrant beaucoup de pratique, plutôt que se « bourrer le crâne » en maths sup. Il achève désormais un master à l’université.
Tony, 22 ans, Lille. / La ZEP
Voix d’orientation. Le Monde Campus et La ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants sur leurs parcours d’orientation. Cette semaine, Tony, 22 ans, à Lille.
J’ai toujours adoré les sciences dures. J’ai eu une prof de physique-chimie en première S qui était une vraie passionnée de sciences, et ça se ressentait dans ses cours. Elle m’a fait aimer le côté pratique, manuel, de la discipline car à chaque TP, elle décrivait tous les phénomènes physico-chimiques de la manip’. C’est elle qui m’a vraiment donné envie d’étudier dans ce domaine, pour en faire mon métier. Et d’étudier la chimie en particulier, parce que je la préférais à la physique et que je voulais une filière avec beaucoup de pratique.
En terminale, mes profs voulaient donc m’envoyer faire une prépa PCSI (physique, chimie et sciences de l’ingénieur) ou une prépa intégrée dans une école d’ingénieurs, comme l’Ecole nationale supérieure de chimie de Lille. Je ne voulais pas exercer le métier d’ingénieur, donc pas de classes prépas, malgré ma mention très bien au bac. Je voulais manipuler, et non pas me bourrer le crâne comme un taré pendant deux ans sans jamais toucher le moindre erlenmeyer.
Une véritable révélation
J’ai ensuite entendu parler des DUT, cursus professionnalisants en deux ans avec BEAUCOUP de pratique, qui permettaient soit de m’arrêter à la fin du diplôme et de travailler, soit de continuer en licence si je le voulais. Ça m’a semblé être le bon compromis, alors j’y suis allé. Ma prof de terminale était un peu déçue que je ne l’écoute pas, que je ne parte pas en prépa, mais je m’en foutais. C’était mon avenir qui était en jeu.
Le DUT a été une véritable révélation, à tel point qu’aujourd’hui, je le conseille à tout le monde, quelle que soit la filière. Il m’a apporté beaucoup de théorie dans plusieurs chimies différentes et surtout beaucoup de pratique (en 2e année, j’avais 24 heures de TP par semaine). En plus, l’ambiance était géniale et cela m’a permis de réaliser un stage au Japon de trois mois en seconde année, chose qui ne serait pas arrivée en prépa. Le DUT étant professionnalisant, il m’a également permis de travailler dans des usines, au service qualité, les étés.
Enfin, arrivé en L3, je n’ai pas du tout remarqué de retard théorique avec les personnes qui avaient suivi la licence générale. Par contre, ceux qui avaient obtenu leur DUT avaient de bien meilleures compétences pratiques. Mes profs de DUT étaient assez proches de leurs étudiants, on pouvait leur poser des questions sans aucun souci. L’un d’eux m’a même fait aimer le domaine de la recherche. Ceux qui voulaient rejoindre une école d’ingénieur après le DUT y sont parvenu, avec les AST (admissions sur titre, également appelées admissions parallèles).
Par la suite, en master, j’ai rejoint une filière à cheval entre la chimie organique et la biologie, très orientée recherche. J’ai terminé deuxième de ma promotion de M2 lors des partiels, ce qui me permet de concourir pour obtenir une bourse doctorale dans quelques mois. Je suis en train de réaliser le stage de fin d’études dans un labo de recherche à Lille et je ne regrette absolument pas mon parcours. Je n’ai pas fait de prépa, je ne suis pas non plus ingénieur, mais au moins, j’ai suivi un parcours que j’ai décidé, qui me passionne. Et je ne me suis pas bourré le crâne avec des matières trop généralistes en prépa pendant deux ans pour au final n’être pas certain d’intégrer l’école voulue. Si c’était à refaire, j’aurais choisi exactement le même parcours.
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La zone d’expression prioritaire (ZEP) accompagne la prise de parole des 15-25 ans
La zone d’expression prioritaire (ZEP) est un dispositif d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans par des journalistes professionnels. Par l’intermédiaire d’ateliers d’écriture dans des lycées, universités, associations étudiantes ou encore dans des structures d’insertion, ils témoignent de leur quotidien et de l’actualité qui les concernent.
Tous leurs récits sont à retrouver sur la-zep.fr, et, pour la plupart, ci-dessous :