Quinzaine des réalisateurs

A Tunis, Riadh, agent portuaire à deux doigts de la retraite, se fait un sang d’encre pour son fils de 19 ans, Sami, rongé par de violentes migraines. Du jour au lendemain, Sami disparaît du domicile, parti en Syrie faire le djihad. Démarche que ses parents, humbles représentants de la classe moyenne tunisienne, n’avaient pas vu venir. Sonne alors l’heure des questions qui fâchent : comment un fils peut-il rejeter à ce point le mode de vie de ses parents ?Comment la radicalisation de Sami a-t-elle ainsi pu passer sous le radar des institutions scolaires ou médicales ? Et la plus importante : que faire désormais ?

Une linéarité quelque peu didactique

Weldi (Mon cher enfant/Dear Son), deuxième long-métrage du Tunisien Mohamed Ben Attia (Hedi, un vent de liberté, 2016), projeté à la Quinzaine (pendant qu’un orage, à l’extérieur, décoiffait la Croisette), scrute le parcours moral d’un père plongé dans le désarroi, dont l’existence entière se délite dans l’onde de choc de ce départ. Sa quête le confronte à l’implicite social de la réussite : obtenir un diplôme, se marier, travailler, suffisent-ils encore à définir une vie qui mérite d’être vécue ?

Weldi aborde ces questions importantes selon une une conception minimale de la mise en scène et un régime réaliste de base, la caméra restant la plupart du temps vissée au point de vue de son protagoniste. Entièrement voué à l’exposition de son sujet, le film fait preuve d’une linéarité quelque peu didactique, toutefois éclaircie par la belle densité de ses personnages.

Trailer de Weldi — Dear Son subtitulado en inglés (HD)
Durée : 02:04

Film tunisien, belge et français de Mohamed Ben Attia. Avec Imene Cherif, Mohamed Dhrif, Mouna Mejri, Tarik Copti (1 h 44). Sortie en salle le 21 novembre. Sur le Web : www.bacfilms.com/distribution/fr/films/mon-cher-enfant-dear-son