Gaza : RSF saisit la Cour pénale internationale contre les « crimes de guerre » israéliens
Gaza : RSF saisit la Cour pénale internationale contre les « crimes de guerre » israéliens
L’organisation de défense de la liberté de la presse indique que deux journalistes ont été tués et une vingtaine d’autres blessés par l’armée israélienne depuis le 30 mars.
Un Palestinien lors de la meurtrière confrontation avec l’armée israélienne près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël, le 14 mai 2018. / THOMAS COEX / AFP
Reporters sans frontières (RSF) annonce avoir saisi la Cour pénale internationale (CPI) « concernant la perpétration de crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre des journalistes palestiniens » depuis le 30 mars et le début de la « grande marche du retour ».
L’organisation explique avoir saisi la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, sur le fondement de l’article 15 du statut de Rome, qui stipule que la procureure peut ouvrir une enquête si des faits qui lui sont transmis relèvent de la compétence de la cour. Dans la requête transmise à Mme Bensouda, Reporters sans frontières mentionne des tirs directs de snipers israéliens sur des journalistes palestiniens. Pour Christophe Deloire, secrétaire général de RSF :
« Les autorités israéliennes ne pouvaient ignorer la présence, parmi les civils manifestant, de journalistes. Elles ont manqué à leur élémentaire devoir de précaution et de distinction en visant à balles réelles ces personnes protégées. Ces violations délibérées et répétées du droit humanitaire international sont constitutifs de crimes de guerre. En saisissant la Cour pénale internationale, RSF appelle les autorités israéliennes au strict respect du droit international »
Selon l’ONG, deux journalistes palestiniens – Yasser Murtaja, 30 ans, photographe pour l’agence Ain Media, et Ahmed Abou Hussein, 27 ans, journaliste pour Radio Shaab et Bisann News – ont été tués par balle par l’armée israélienne depuis le 30 mars, alors qu’ils étaient « clairement identifiés par un gilet ou un casque barré du mot “press” », et une vingtaine d’autres ont été blessés, dont sept journalistes lundi 14 mai : deux journalistes à l’est de la ville de Gaza, deux autres près de la ville de Khan Younès et un dernier à l’est de Rafah.
Un panneau dédié aux journalistes palestiniens tués durant les manifestations à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, à Gaza City, le 3 mai 2018. / Atia Darwish / Atia Darwish/APA Images via ZUMA Wire/dpa
Au total lundi, près de 60 Palestiniens ont été tués et 2 700 blessés par des tirs de l’armée israélienne à la frontière avec la bande de Gaza, au jour du 70e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël et de l’inauguration de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.