A Lille, le 28 décembre 2017. / PHILIPPE HUGUEN / AFP

C’est une petite musique qui revient chaque mois depuis que la reprise s’est installée en France : malgré des carnets de commandes bien remplis, des marges retrouvées et un investissement au beau fixe, les entreprises peinent à recruter. D’après le tout nouveau baromètre sur la trésorerie, l’investissement et la croissance des PME lancé mardi 15 mai par le Lab de BPI et le think tank COE-Rexecode, elles seraient aujourd’hui 86 % à se déclarer prête à embaucher. Mais un peu plus de la moitié (52 %) des entreprises interrogées auraient du mal à trouver les perles rares.

Etrangement, la raison invoquée par une écrasante majorité de patrons (81 %) pour expliquer ces difficultés est « l’absence de candidats », ou plus précisément le manque de profils « adaptés ». Près de la moitié blâme, en outre, le niveau de qualification, 26 % le manque d’expérience, 22 % l’adaptabilité à la culture maison. Les questions salariales ne seraient un obstacle que dans 20 % des cas. « Les avantages sociaux, les perspectives de carrière, la notoriété de l’entreprise sont moins cités par les dirigeants de PME », ajoute l’enquête.

Le recours à l’intérim et à la sous-traitance est fréquent

Pour faire face ces difficultés, la solution privilégiée semble être… de ne pas recruter mais de se réorganiser en interne en développant la polyvalence des salariés grâce à la formation, en augmentant la durée du travail (heures supp, allongement des temps partiels) et en boostant les rémunérations (dans 18 % des cas). En revanche, note l’étude, peu de chefs d’entreprise investissent dans l’automatisation des tâches (13 %) et ils sont encore moins nombreux à mettre en place des solutions de mobilité de la main-d’œuvre ou du télétravail (4 %).

Les directions des ressources humaines s’efforcent, pour leur part, de diversifier leur mode de recrutement. Réseaux sociaux, débauchage chez les concurrents, chasseurs de tête… Tous les moyens sont bons et 18 % assurent y consacrer des moyens plus importants qu’auparavant. Le recours à l’intérim et à la sous-traitance est également fréquent.

On peut se demander, toutefois, si les entreprises ne devraient pas, tout simplement, revoir leurs critères de recrutement. Seules 27 % ont été amenés à offrir des salaires plus élevés, 21 % à abaisser leurs exigences en termes de qualification et 17 % à modifier le type d’embauche proposé (CDI plutôt que CDD par exemple).