Affaire Grégory : les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob annulées
Affaire Grégory : les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob annulées
Le Monde.fr avec AFP
Les avocats de Murielle Bolle avaient dit, devant la chambre de l’instruction, mi-avril, « l’absence d’indices graves et concordants » à l’encontre de leur cliente.
Perquisitions à Granges sur Vologne au domicile de Murielle Bolle en garde à vue en juin 2017. / PATRICK HERTZOG / AFP
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon a annulé, mercredi 16 mai, les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob, mis en cause dans la mort de Grégory Villemin en 1984, ont annoncé leurs avocats.
Alors âgée de 15 ans, Murielle Bolle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, lors d’une garde à vue devant les gendarmes, d’avoir enlevé le petit Grégory Villemin, puis s’était rétractée. Bernard Laroche avait été incarcéré, relâché, puis tué d’un coup de fusil par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de l’enfant, en 1985.
La justice soupçonnait Murielle Bolle, aujourd’hui âgée de 48 ans, d’avoir participé à l’enlèvement, et soutenait que sa rétractation s’expliquait par des violences familiales subies à l’époque — ce qu’elle a toujours contesté. Murielle Bolle « est innocente, elle l’a toujours été », avait insisté Me Vincent Nioré, l’un de ses conseils.
Les avocats de Mme Bolle avaient soutenu, lors de l’audience devant la chambre de l’instruction, mi-avril, « l’absence d’indices graves et concordants » à l’encontre de leur cliente. Ils ont aussi invoqué la nullité de sa garde à vue en 1984 et contesté la « réintroduction dans le dossier d’actes annulés » par le deuxième magistrat instructeur - le juge Simon - de 1987 à 1990.
Vice de forme
Septuagénaires, Marcel et Jacqueline Jacob étaient pour leur part soupçonnés d’avoir été les « corbeaux » de l’affaire, à l’origine de plusieurs lettres anonymes bien renseignées. La justice soupçonnait le grand-oncle et la grand-tante de l’enfant d’être impliqués dans l’enlèvement et la mort du garçonnet dans le cadre d’un « acte collectif ».
Leurs avocats affirmaient que leurs mises en examen sont nulles « car leurs droits élémentaires ne leur ont pas été notifiés ».
Initialement soumis eux aussi à un contrôle judiciaire strict, qui leur imposait de résider séparément et loin de leur domicile vosgien, les époux Jacob avaient depuis été autorisés, comme Murielle Bolle, à rentrer chez eux.
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Durée : 03:57