En France, l’épouse d’un militant sahraoui détenu au Maroc met fin à sa grève de la faim
En France, l’épouse d’un militant sahraoui détenu au Maroc met fin à sa grève de la faim
Claude Mangin demande le droit de rendre visite à son mari, condamné à trente ans de prison en 2013.
La femme d’un militant pour l’indépendance du Sahara occidental emprisonné au Maroc a mis fin, jeudi 17 mai, à la grève de la faim qu’elle avait débutée un mois plus tôt dans les locaux de la mairie d’Ivry-sur-Seine, en région parisienne.
Claude Mangin, professeure d’histoire-géographie de 62 ans, avait commencé une grève de la faim le 18 avril pour demander le droit de rendre visite à son mari, Naâma Asfari, condamné en 2013 à trente ans de prison. Quelques jours plus tôt, pour la quatrième fois depuis près de deux ans, elle avait été empêchée d’entrer sur le territoire marocain.
Après trente jours de grève, Mme Mangin a annoncé, lors d’une conférence de presse à Ivry, avoir été assurée que des négociations étaient en cours entre les autorités françaises et marocaines ; elle a décidé de suspendre sa grève jusqu’à ce qu’elles aboutissent. Mardi, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, interrogé sur son cas lors des questions au gouvernement à l’Assemblée, avait témoigné des « démarches répétées » du gouvernement et de sa « veille très particulière » sur cette situation.
Un procès « inéquitable » selon la défense
Naâma Asfari avait été arrêté en 2010 à Laayoune, au Sahara occidental, un jour avant le démantèlement du camp contestataire de Gdim Izik, théâtre d’une mobilisation contre les discriminations dont les Sahraouis s’estiment victimes. Ce démantèlement avait dégénéré et, selon Rabat, onze membres des forces de l’ordre avaient été tués et plusieurs dizaines d’autres blessés.
La cour militaire de Rabat avait condamné M. Asfari à trente ans de prison pour association de malfaiteurs, outrages et violences à fonctionnaires publics et homicides volontaires, après un procès « inéquitable » et des aveux obtenus sous la torture, selon sa défense.
Le Front Polisario indépendantiste, soutenu par Alger, réclame un référendum d’autodétermination pour le Sahara occidental, étendue désertique de 266 000 km2 et seul territoire de l’Afrique au statut post-colonial non réglé. Le Maroc, qui en contrôle la majeure partie depuis 1975, rejette toute autre solution qu’une autonomie sous sa souveraineté.